A l’approche des élections présidentielles de 2014, le gouvernement veut rattraper le temps perdu. En une année, il veut faire ce qu’il n’a pas été fait en une décennie. Le dernier acte de ce réveil –tardif- a été effectué lors de la réunion, mercredi 26 décembre, de l’ultime Conseil des ministres de l’année 2012.
Dans le communiqué qui a sanctionné les travaux de cette rencontre présidée par Abdelaziz Bouteflika, il est fait mention de la relance de plusieurs chantiers « abandonnés » durant des années. Un étranger qui lira ce document se dira, peut-être, que le gouvernement algérien n’a jamais travaillé sur ces dossiers. Or, que ce soit l’emploi des jeunes, l’accès aux services publics ou encore les marchés publics, tous les dossiers reviennent, à chaque rencontre du gouvernement. Le chef de l’Etat a donné des centaines d’instructions du même type depuis qu’il est à la tête de l’Etat : cela n’a donné que très peu d’effets.
Ainsi, si le logement occupe une place de choix dans les deux plans quinquennaux adoptés jusque-là, force est de constater que la crise persiste. C’est pourquoi, le gouvernement Sellal s’attèle à rattraper le retard cumulé. Cette option a été confirmée lors du Conseil des ministres de mercredi. « Le président de la République a souligné qu’a l’instar de l’emploi, le logement constitue une attente pressante des citoyens, à laquelle les pouvoirs publics sont tenus de répondre avec la détermination et la diligence appropriées, lesquelles appellent une coordination sans faille entre l’ensemble des intervenants dans le domaine », indique ainsi le communiqué du Conseil des ministres. Le miracle aura-t-il lieu ? La réponse ne peut être tranchée. Mais la multiplication des partenaires étrangers et l’accélération des travaux dans certains chantiers laissent penser qu’il y aura du nouveau dans le domaine.
La même recommandation a été donnée par Abdelaziz Bouteflika concernant l’accès à Internet haut débit. Pourtant, l’Algérie est à la traîne dans un domaine où même des pays qui ne disposent pas des mêmes atouts qu’elle ont pris une longueur d’avance. Le ministre du secteur, Moussa Benhamadi a en tout cas annoncé que le pays aura sa 3G dès janvier prochain.
Le président de la République presse le gouvernement de « faire mieux » dans le domaine de l’accès aux services publics. C’est ce qu’a commencé à faire l’équipe de Sellal depuis septembre. Maintiendra-t-elle le rythme ? Difficile de prévoir, d’autant plus que les premières mesures prises dès l’automne, à savoir l’éradication du marché informel et le nettoyage des villes et villages, commencent à tomber à l’eau.
Essaïd Wakli