Le ministre de la Santé a déclaré jeudi qu’il « n’y a aucun inconvénient quant à la réalisation d’hôpitaux privés en Algérie ».
Les hôpitaux privés verront certainement le jour en Algérie. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a déclaré, jeudi, depuis Oran, qu’ »il n’y a aucun inconvénient quant à la réalisation d’hôpitaux privés en Algérie ».
« Il est permis aux investisseurs d’établir des projets d’hôpitaux privés à condition de respecter les normes internationales en vigueur dans ce domaine », a ajouté le ministre, qui a signalé d’ailleurs que le département qu’il dirige a reçu plusieurs demandes dans ce sens. Mais, ce dernier n’a pas donné plus de détails quant au nombre de projets qui seront retenus. Si la loi autorisant la création d’hôpitaux privés a été approuvée depuis plusieurs années déjà, les autorités algériennes ont toujours étaient jusque là réticentes. Le ministre de la Santé cherche visiblement à débloquer la situation.
Il est fort probable que cette déclaration va davantage encourager les investisseurs à soumettre des projets de réalisation d’hôpitaux privés sur le territoire national.
Pour l’instant, seules quelques cliniques privées, certaines de grandes tailles, ont vu le jour en Algérie. Il existe également plusieurs partenariats avec des centres de soins étrangers, même si dans la majorité des cas il s’agit de partenariats initiés par les autorités et non des initiatives privées. A titre d’exemple, on peut citer l’hôpital de Djelfa, qui repose sur un partenariat algéro-cubain.
Vers une santé à double vitesse ?
Mais la sortie du ministre de la Santé sur la construction d’hôpitaux privés ne fait pas que des heureux puisque certains syndicats de praticiens de la santé ont déjà émis par le passé des réserves. Ils craignent que l’autorisation d’ouverture d’hôpitaux privés en Algérie conduisent à une inégalité d’accès au soin entre les différentes couches sociales entre des patients qui peuvent de permettre de se rendre dans des hôpitaux privés, suréquipés mais très chers, et des malades qui n’ont pas d’autre choix que d’aller dans des centres hospitalo-universitaires, moins bien équipés.
Elyas Nour