Algérie : les touaregs « exigent un quota de postes ministériels » et « de hautes fonctions de l’Etat au profit de leurs enfants »

Redaction

Les touaregs algériens n’en peuvent plus de subir la marginalisation. Et pour faire entendre leur voix et défendre leurs droits, les notables  des tribus touaregs du Hoggar, dans l’extrême sud du pays, s’organisent pour interpeller les autorités politiques sur la nécessité de revoir leur gestion des affaires publiques dans cette région du Grand Sud.  Pour ce faire, ils se sont rassemblés vendredi 29 mars 2013 à Tamanrasset pour élaborer une plateforme de revendications. Cette plateforme a été adressée, par la suite au Président de la République Abdelaziz Bouteflika.

Ainsi, au cours de la réunion tenue  lors d’une réunion des chefs des tribus Touareg avec l’Amenokal (chef élu par les sages des tribus) Ahmed Edabir à Tamanrasset, les notables touaregs exigent « un quota de postes ministériels, de membres de l’exécutif et de hautes fonctions de l’Etat au profit de leurs enfants », a indiqué à ce sujet le quotidien francophone El Watan. Dans cette plateforme, les touaregs réclament aussi la « révision de tout le dispositif d’aide à l’emploi, pour le réadapter à la spécificité de la région, notamment l’éloignement, et faire en sorte que les élus locaux gèrent ces aides », expliquent-ils dans leur déclaration adoptée à la suite de la rencontre avec l’Amenokal. Par ailleurs, les notables touaregs ont exprimé « leur regret de constater aujourd’hui une exclusion volontaire ou involontaire de l’autorité traditionnelle et l’apparition de personnes  étrangères s’autoproclamant porte-parole de la communauté en dénaturant son histoire. Ce qui constitue un réel danger sur l’identité de notre région, qui fait partie intégrante de l’identité nationale », ont-ils affirmé.

« Les évènements que vivent les pays de la région obligent l’Algérie à renforcer son unité nationale et à faire face à toutes les menaces intérieures et extérieures », ont souligné  ces notables touaregs, en référence au conflit au Mali, avec lequel l’Algérie partage une longue frontière.  Enfin, « nous voulons que la langue amazighe soit instituée et enseignée à Tamanrasset, avec ses lettres historiques du tifinagh, tout comme nous voulons que l’université de Tamanrasset puisse ouvrir des départements spécifiques à la région, notamment de géologie, de tourisme, de pétrochimie et d’environnement (…) », ont réclamé les notables touaregs lesquels n’ont pas manqué de soulever le problème du tourisme saharien  qui demeure en panne dans la région faute d’un réel accompagnement et soutien de la part du gouvernement.