La situation est de plus en plus tendue au sommet de l’Etat algérien. La prochaine élection présidentielle prévue le 17 avril prochain cristallise toutes les luttes claniques autour du « Pouvoir » et ses privilèges. Et depuis la sortie médiatique de Saïdani et ses graves accusations à l’encontre du patron du DRS, le Général Toufik, un parfum de guerre empoisonne l’ambiance au sein des plus importantes institutions politiques en Algérie.
Désormais, le linge sale de la guerre froide entre l’entourage d’Abdelaziz Bouteflika et les fidèles du général Toufik, le patron du DRS, s’étale en public. Chaque jour nous réserve son lot de révélations. Accablé publiquement et accusé d’avoir failli à sa mission et de déstabiliser le pays et ses institutions en mobilisant les agents du DRS dans des manoeuvres politiciennes, le général Toufik semble être sur la sellette. Jeudi dernier, El Khabar nous a appris que Bouteflika prépare sa mise à la retraite. Une manière très peu élégante d’appeler directement le général Toufik à la démission pour qu’il ne subisse pas l’affront d’une éviction inamicale. Mais, selon toute vraisemblance, le général Toufik fait de la résistance face à toutes ces pressions.
Samedi, un autre quotidien arabophone, Dajazaïr News, nous révèle que le général Toufik refuse de démissionner et s’accroche à son pouvoir. Pis encore, le patron du DRS défie ses adversaires et fait savoir que si on veut se débarrasser de lui, on a qu’à le relever de ses fonctions. Il n’est donc pas question de jeter l’éponge pour le général Toufik. « Une source proche de l’entourage des services du renseignement a confié que le général Mohamed Médiène, alias Toufik, aurait signifié à ceux qui l’avaient conseillé de démissionner de son poste de patron du DRS, qu’il occupe depuis plus d’une vingtaine d’années, qu’il préférerait être « démis de ses fonctions par le président de la République plutôt que de jeter l‘éponge », a-t-on indiqué. Contactées par nos soins, deux autres sources sécuritaires ont indiqué à Algérie-Focus que cette information est fondée et fiable. Selon nos sources, il est inimaginable de voir le général Toufik partir en déposant sa démission. « Si le clan présidentiel veut le dégager, il va falloir employer les gros moyens et le mettre sur la touche par un décret qui devra être publié dans le Journal Officiel », nous a-t-on expliqué. « Le patron du DRS sait désormais que les services qu’il dirige font l’objet d’un plan de déstabilisation, mûrement réfléchi et préparé de longue date par l’entourage du Président et ses soutiens, à tous les niveaux. C’est ainsi qu’il veut contraindre le président de la République à signer sa mise à la retraite et non sa démission sous la contrainte », explique encore pour sa part Djazaïr News.
Chaque clan muscle ainsi ses bras et refuse de faire des concessions ou de s’avouer vaincu. La suite des évènements promet d’être dangereuse pour la stabilité du pays à la veille d’une stratégique élection présidentielle. Une élection qui risque de se jouer uniquement autour de ce bras de fer qui oppose deux clans puissants du régime algérien. Quant au développement du pays, les problèmes sociaux et les chantiers économiques, ils ne bénéficieront d’aucune attention de la part de nos décideurs préoccupés par leur lutte intestine.