Décidément, il n’y a pas que les journalistes qui sont victimes de la censure en Algérie. Les généraux sont aussi victimes de cette pratique d’un autre âge. Preuve en est, le général à la retraite, Mohand-Tahar Yala, a révélé lundi que son appel du 17 octobre 2012 « devait passer dans un titre en arabe la veille de sa diffusion par El Watan, mais il a été retiré des rotatives de l’imprimerie à la dernière minute, vers 22h », a-t-il dénoncé.
Dans un entretien accordé au quotidien en ligne Tout sur l’Algérie, le général Mohand-Tahar Yala a dénoncé une véritable censure dont fait l’objet son mouvement politique : le Mouvement de citoyenneté. L’ancien commandant des forces navales déplore une « volonté délibérée de confiner les expressions médiatiques du Mouvement de citoyenneté dans des espaces francophones, pour nous taxer, bien évidemment faussement, de je ne sais quel quolibet ». Aujourd’hui encore, Mohand-Tahar Yala affirme vivre « toujours des difficultés à publier mes contributions dans la presse nationale en arabe ».
D’un autre côté, l’ancien gradé de la marine algérienne a fait savoir qu’il n’a « en aucun cas formulé le souhait de destituer le Président au sens putschiste du terme ». « Jusqu’à quelle situation chaotique devons-nous arriver pour sortir de notre réserve de spectateur désengagé et de mettre fin à la situation de non-Etat ? », a-t-il, néanmoins, lancé pour inviter « les forces patriotiques et nationalistes de mon pays à s’unir avec clairvoyance et courage, à mettre un terme à la saignée économique, à la dérive politique, à la clochardisation des institutions et au démantèlement de ce qui a constitué jusqu’à présent le socle de notre défense nationale, à savoir la sécurité de toutes nos frontières ». Enfin, le général Mohand-Tahar Yala a réitéré son opposition au « 4e mandat » de Bouteflika. « Il va de soi que les arguments du Mouvement de citoyenneté, pour justifier le souhait de ne pas voir l’actuel Président le briguer, sont contenus dans son propre bilan répertorié dans les annales négatives de l’Algérie depuis l’accès à son indépendance », a-t-il expliqué en dernier lieu.