Algérie : une révision de la Constitution ou un monologue présidentiel ?

Redaction

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Abdelaziz Bouteflika n’aura pas son consensus autour de la révision de la Constitution. Alors qu’il cherche à donner de la crédibilité à ce nouveau projet, le chef de l’Etat n’aura finalement pas ce qu’il souhaite. Les partis de l’opposition ont déjà annoncé, de manière presque unanime, leur refus de rencontrer Ahmed Ouyahia, chargé par Bouteflika de mener les discussions autour de la nouvelle Loi fondamentale.

Après les partis regroupés dans la Coordination pour les libertés et une transition démocratique qui ont annoncé leur refus de répondre favorablement à la demande de Ahmed Ouyahia, c’est autour des « forces de changement », un conglomérat de partis qui ont soutenu l’ex-candidat à l’élection présidentielle Ali Benflis lors des présidentielles, de déclarer forfait. Eux non plus ne veulent pas discuter avec le chef de cabinet de la présidence de la République.  Ces partis estiment que «le but n’est pas d’apporter une réponse à la crise politique et à l’impasse institutionnelle critiques auxquelles le pays est confronté, mais ces propositions sont manifestement le produit des préoccupations étroites du régime en place et certainement pas celui d’un peuple en attente du changement». Ils ont rejoint ainsi la position de Ali Benflis qui, lui aussi, a affirmé ne pas vouloir aller parlementer avec l’ancien Premier ministre.

Avant cela, les partis de la Coordination nationale pour les libertés et une transition démocratique ont, eux aussi, décliné l’offre du pouvoir. Des personnalités, à l’image de l’ancien général, Khaled Nezzar, ont également annoncé leur refus de ne pas répondre favorablement à l’invitation de la présidence de la République.

Dans ce jeu du chat et de la souris, le pouvoir risque de dialoguer avec lui-même. Abdelaziz Bouteflika, qui a été mal élu puisque la moitié de la population n’a même pas voté, le taux de participation n’ayant pas dépassé les 51 %, risque fort d’avoir un autre ratage : cette fois-ci, même sa Constitution, édulcorée par une nouvelle limitation de mandats présidentiels, n’aura pas la bénédiction de l’ensemble de la classe politique. Une chose qui n’arrange pas les affaires du pouvoir en place.

Essaïd Wakli

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