Les débats au Conseil de la Nation sur le plan d’action du gouvernement n’ont pas duré longtemps. A peine deux jours ont suffi au Premier ministre, Abdelmalek Sellal d’écouter les quelques remarques qui ont émané des sénateurs. Et comme il fallait s’y attendre, il n’y a que quelques voix discordantes.
Les critiques les plus « constructives » se trouvent, paradoxalement, dans les rangs des sénateurs du Tiers présidentiel. Certains parmi ces « désignés » sont allés très loin dans leurs critiques à l’action du gouvernement. C’est le cas, par exemple, de la sénatrice Zahia Benaârous qui n’est pas allée de main morte pour dénoncer l’absence du bilan de l’ancien gouvernement. « Il aurait fallu que le gouvernement présente d’abord le bilan de ‘équipe sortante », a-t-elle dit aux journalistes. Pis, l’ancienne journaliste vedette de la Télévision algérienne est allée jusqu’à faire un parallèle extraordinaire : elle trouve qu’il est scandaleux que l’Etat achète des palmiers au moment où les citoyens passaient le mois de Ramadhan à la chandelle ».
D’autres sénateurs se sont également attaqués à la politique sociale du gouvernement. Ils ont demandé la prise en charge des préoccupations des citoyens. Le sénateur Mustapha Boudina du tiers présidentiel a appelé à doter le parlement « de prérogatives qui lui permettent de contrôler l’action du gouvernement et ses activités quotidiennes notamment la propagation du phénomène de détournement de fonds et de corruption, soulignant que les anciens gouvernements n’avaient jamais rendu de comptes au sujet de cette question, en dépit des scandales qu’ils ont connu. »
La diversification de l’économie, la mise à niveau du secteur de la santé sont les principales revendications des sénateurs. La sénatrice Louiza Chachoua (tiers présidentiel) a évoqué les lacunes que évoqué ce secteur notamment les services de proximité dont la non satisfaction des besoins élémentaires des soins dans certains cas, le mauvais accueil réservé aux patients et le non respect des horaires de travail dans certains centres hospitaliers. « Des infrastructures ont été construites. Mais les promesses sont rarement mises en œuvre sur le terrain », a-t-elle dit.
Le reste des interventions concerne, comme à chaque fois, des préoccupations locales. Les débats sont clôturés aujourd’hui. Le premier ministre devra répondre aux préoccupations des sénateurs dans quelques moments.
Essaïd Wakli