Algérie-Union européenne : Nouvelle passe d’armes sur la question des Droits de l’Homme

Redaction

Condamnations, mises en garde et corrections : Depuis quelques mois, les Européens ne s’embarrassent plus de rappeler à l’Algérie l’obligation de respecter les Droits de l’Homme les plus élémentaires. Et lorsque ce ne sont pas les gouvernements qui le font, ce sont les députés et les associations des droits de l’Homme qui s’en chargent. Une manière de rappeler qu’au-delà des « affaires », les droits humains ne sont en rien négociables.

Le dernier épisode en date est signé des députés du parlement européen. Ils dénoncent, dans une résolution datée du 30 avril dernier, «le harcèlement et l’intimidation des militants des droits du travail et des défenseurs des droits de l’homme, y compris au niveau judiciaire, n’est pas une pratique conforme à la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme ». Cela suffit pour faire réagir les autorités algériennes qui ont dénoncé une action « initiée par un groupuscule connu pour avoir souvent versé dans l’agitation médiatique pour servir des desseins inavouables et contraires à la volonté clairement affichée par l’Algérie et l’UE d’aller de l’avant dans la promotion de leur partenariat global et multidimensionnel ».

Ce n’est pourtant pas la première fois que les Eurodéputés s’en prennent au gouvernement algérien. Vers la fin de l’année écoulée, des journalistes algériens ont été conviés par des eurodéputés pour dénoncer « le flou » qui prévaut dans le pays. Les députés européens, qui ont agi dans l’anonymat, s’étaient notamment posé la question de savoir qui gouverne dans le pays, surtout que tout le monde convient que le chef de l’Etat est quasi-absent de l’activité publique.

En mars, le journal El Watan rend public un rapport d’une délégation de la commission européenne qui dénonce notamment les conditions du déroulement des élections présidentielle d’avril 2014.

La diplomatie algérienne, qui a toujours refusé d’affronter ses partenaires européens, ne sait plus à quel saint se vouer. Les deux parties étant liés par l’accord d’association qui porte, dans son deuxième chapitre, sur le respect des droits de l’Homme, l’Algérie n’a plus trop de choix : se conformer aux termes de cet accord ou se taire. Alger préfère souvent la dernière option.

 Essaïd Wakli