Le jeudi 16 juillet, vers 19 h 30, Houssem Saidi, blogueur et cyberactiviste tunisien, est retrouvé mort au niveau du boulevard Zighoud Youcef. A Tunis, l’émotion est immense. Mais les interrogations fusent de partout et les proches de Houssem soupçonnent un meurtre prémédité.
Des soupçons rapidement écartés par les services de sécurité algériens. Ces derniers ont conclu au suicide, a-t-on appris ce mardi. Selon nos informations, le jeune blogueur se serait suicidé la veille de l’Aïd en se jetant dans le vide du haut du boulevard Zighoud Youcef, à quelques encablures du siège de l’APN sis sur le front de mer d’Alger. Selon nos sources, des témoins oculaires et des images prises par des caméras de surveillance confirment cette version des faits.
Une version que les proches et la famille de Houssem contestent vigoureusement. Et pour cause, le blogueur tunisien, qui travaillait en Tunisie avec de nombreux reporters occidentaux comme fixeur et guide, avait reçu des menaces de mort depuis fin mai dernier, à en croire certains de ses proches, contactés par nos soins. Se sentant en insécurité, le blogueur aurait donc décidé de fuir vers Alger le 08 juin dernier. Mais avant de quitter son pays, il aurait alerté le ministère tunisien de l’Intérieur, ajoutent nos sources. « Il voulait disparaître un peu de la circulation le temps que les menaces qui pesaient contre lui s’estomperaient », indique un proche de Houssem Saïdi, joint ce mardi.
A Alger, Houssem logeait à l’Hôtel Saphir (ex-Aletti), situé en plein cœur de la capitale. Ni sa famille, ni ses amis n’ont été informés de l’endroit où il s’était réfugié. Toutefois, deux jours avant sa mort, il aurait appelé sa mère au téléphone. « Ils m’ont trouvé. Ils m’ont trouvé ! Je vais prendre un billet et revenir à Tunis pour saisir la Justice », lui aurait-t-elle dit sur un ton empreint de panique, affirment nos sources. 48 heures après ce message de détresse, Houssem est retrouvé mort.
« La piste du suicide n’est pas à exclure. Mais, elle ne saurait expliquer exactement les circonstances de sa mort. Pourquoi se serait-il déplacé jusqu’à Alger pour se suicider ? Pourquoi aurait-il attendu jusqu’au 16 juillet pour le faire ? Pourquoi aurait-il lancé cette alerté à ses parents s’il avait vraiment l’intention de se donner la mort ? », s’interroge l’un des ses amis tunisiens. Des proches de la famille de Houssem refusent, eux aussi, de croire à la thèse du suicide. Mais qui avait menacé Houssem Saïdi ? Le mystère demeure entier. Des amis intimes du blogueur souligne qu’ « il avait contribué à des enquêtes journalistiques délicates pour le compte de plusieurs médias internationaux ». D’autres avancent qu’il aurait découvert un réseau d’espionnage activant dans tout le Maghreb. Mais, jusqu’à l’heure actuelle, il demeure impossible de vérifier toutes ces informations. En attendant, à Alger, on persiste et signe : Houssem Saïdi s’est tout simplement suicidé.