L’ex-candidat à la présidentielle Ali Benfis estime que le projet de révision de la Constitution proposée par Abdelaziz Bouteflika pour son 4e mandat n’a pas de sens. Il a critiqué cette révision dans un communiqué rendu public le 30 avril qui donne ou prou de place à l’opposition.
Ali Benflis qui tente depuis les résultats de l’élection présidentielle de fonder un front d’opposition au régime en place a émis son avis sur le projet de révision de la Constitution. Il est très critique avec les ambitions du Président fraîchement réélu. « Alors que le pays est confronté à une crise politique et institutionnelle grave, le régime s’obstine dans son attitude de déni », indique-t-il dans un communiqué au sujet du plan politique proposé par Abdelaziz Bouteflika et son équipe. Ali Benflis accuse le pouvoir en place de ne pas ouvrir les yeux et de vouloir colmater les failles plutôt de reconstruire la République algérienne. Il estime que cette proposition n’est en réalité qu’un « acte de diversion » ou une « tactique »
Un proposition qui sera « sans effet sur la crise politique », estime Ali Benflis qui juge qu’elle n’est « pas crédible car les cinq domaines devant faire l’objet de la révision constitutionnelle sont précisément ceux-là même que le régime en place a, durant les quinze dernières années ignorés, affaiblis ou réprimés. »
L’opposition : un rôle de figurant
Ali Benflis regrette surtout le rôle accordé à l’opposition. Abdelaziz Bouteflika avait indiqué que pour cette révision toutes les voix seraient écoutées afin d’aboutir à une Constitution consensuelle, grâce à « une large consultation » de tous les acteurs politiques. Pour le candidat arrivé deuxième à l’élection ce n’est qu’un porte-à-faux, le Président offre seulement un « rôle de caution politique et morale à une initiative dont le régime a déterminé unilatéralement les limites et dont il a fixé seul les modalités et les règles. »
L’ex-Premier Ministre qui a travaillé aux côtés d’Abdelaziz Bouteflika en a également profité pour rappeler quelles étaient les attentes réelles de l’opposition. Ces acteurs politiques réclament « une Constituante comme cadre globale d’une refondation du système politique algérien ». Soit penser à une IIe République et non à la révision de quelques articles.