Ali Benflis : le candidat du « changement » ou le candidat du « système » ?

Redaction

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Après des mois de tergiversations et de spéculations, Ali Benflis se lancera, finalement dans la bataille. L’information n’est toujours pas officielle, mais des sources concordantes indiquent clairement que l’homme va annoncer, dans les jours à venir, officiellement sa candidature à l’élection présidentielle d’avril prochain.

 Agé de 70 ans, Ali Benflis laisse aux Algériens une impression d’un ancien Premier ministre qui a « osé » se porter candidat lors de la Présidentielle de 2004. Mais avant d’en arriver là, Ali Benflis avait, derrière lui, une carrière autant pleine que controversée.

Pour donner une image soft à l’homme, ses partisans le présentent comme étant issu de la « société civile ». Car, il y a 25 ans de cela, Ali Benflis, alors avocat dans sa ville natale de Batna, avait été chargé, en compagnie d’autres juristes, de créer la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme pour contrecarrer la Ligue algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme, créée par des opposants.

Dès l’ouverture « du champ politique », Benflis avait été nommé, sous le gouvernement de Mouloud Hamrouche, ministre des Droits de l’Homme. Les partisans de Benflis attestent que l’homme avait démissionné. D’autres sources indiquent, par contre, que le ministre avait été « limogé » au même titre que le reste du gouvernement.

Durant la décennie 1990, Ali Benflis est retourné dans sa ville de Batna pour exercer son métier d’avocat. Il a repris son poste de membre du Comité central en 1996 avant d’être nommé par Abdelaziz Bouteflika comme directeur de campagne, puis chef de cabinet à la Présidence de la République une fois élu en 1999. Benflis deviendra une alternative « sérieuse » dès la démission de Ahmed Benbitour en août 2000. Mais au fil du temps, le Premier ministre commençait à nourrir des ambitions présidentielles poussant ainsi le chef de l’Etat à le limoger le mois de mai 2003, une année avant l’élection de 2004. Depuis, Benflis est rentré chez lui.

De son passage à la tête du gouvernement, Benflis a laissé l’empreinte d’être derrière l’interdiction des marches à Alger. L’homme avait également conduit les premières négociations avec les délégués « taiwan » de Kabylie. Ces discussions avaient conduit à l’introduction de Tamazight comme langue nationale. Certains voient en Ali Benflis un « homme courageux » pour avoir  défié Abdelaziz Bouteflika. D’autres pensent, par contre, que l’ancien premier ministre avait servi de « parfait lièvre » au candidat du système. Aura-t-il, cette fois-ci, le même rôle ? Attendons sa déclaration de candidature.

Essaïd Wakli