Ali Haroun revient sur la crise politique de l’été 1962

Redaction

Les conflits entre militants et divers «clans» du Front de libération nationale (FLN) ne cessent d’ «animer» la scène politique nationale, cinquante et un ans après l’indépendance. Ceci, d’autant plus que beaucoup de choses n’ont pas été dites à propos de cette période, allant du 1er novembre 1954 aux quelques mois qui ont suivi l’indépendance du pays, le 5 juillet 1962, et même plusieurs années après.

Dans un entretien accordé aujourd’hui à l’agence officielle, APS, Maître Ali Haroun, un des leaders de la Fédération de France du FLN est revenu sur ce qui est appelé «la crise de l’été 1962». «La Fédération de France du FLN n’était pas d’accord avec Ben Bella et Boumediene. Elle n’était ni avec le GPRA, ni contre l’armée (Etat-major de l’ALN), mais avec le régime civil», a-t-il déclaré, comme pour dire que cette Fédération était contre le «coup de force» ayant propulsé l’EMG, Etat-major général, ou communément appelé «l’armée des frontières» ou encore «le clan de Oujda» au pouvoir.

Le GPRA était soutenu,  à l’époque, par la Fédération de France du FLN ainsi que les wilayas historiques II, III et IV. Mais, ces dernières étaient usées par les années de guerres. Et c’est l’armée des frontières qui a remportée la bataille causant des centaines de victimes. «Nous avions dit que ce gouvernement était reconnu par 50 Etats et donc il faut attendre que tout le monde soit rentré en Algérie pour organiser un congrès duquel sera issu un nouveau gouvernement», a encore déclaré Ali Haroun, qui estime qu’il n’y avait pas plus légitime que le Gouvernement provisoire.

«La décision prise à Tripoli (Libye), à cette époque-là, était motivée par l’amour du pouvoir et surtout l’amour du siège», a-t-il encore ajouté. Il est sans rappeler que c’est durant ce congrès, tenu entre les mois de mai et juin de l’année 1962, que les «accords d’Evian» ont été dénoncés par les futurs dirigeants. D’autre part, ce leader de la Fédération de France n’a pas raté cette occasion pour «épingler» l’ancien Chef de l’Etat, Ahmed Ben Bella. «Il était connu dans le monde arabe, le monde musulman, en Chine et  Ben Bella s’est comporté comme le grand leader du FLN parce que tout le monde parlait de l’avion de Ben Bella. Cependant, il ne suffisait pas d’une aura pour diriger, mais il fallait avoir une force, et Boumediene avait l’armée des frontières qui était forte parce que les unités militaires stationnées dans les wilayas à l’intérieur de l’Algérie étaient exsangues», a indiqué, à son propos, Ali Haroun.

Elyas Nour