« Le peuple algérien n’a jamais été souverain et l’Algérie n’a jamais été citoyenne», telle est la sentence de Maître Ali Yahia Abdenour, lors qu’une conférence-débat, animée hier après-midi, à l’auditorium de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou.
«La souveraineté du peuple, c’est lorsqu’on respecte ses choix électoraux. Or, en Algérie, il n’y a jamais eu d’élections libres et transparentes. Depuis l’indépendance du pays, toutes les élections ont été trafiquées. Jamais le choix du peuple n’a été respecté. Et cela est valable pour toutes les instances élues dans notre pays », a déclaré le vieux routier du combat pour les droits de l’Homme. «L’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en 1962, n’a fait que remplacer les colons français. Les Algériens n’ont jamais goûté à la souveraineté nationale», a-t-il ajouté. Et c’est, depuis, le même système qui perdure, explique le conférencier. «A l’époque coloniale nous avons été des sujets pour les Français. Maintenant, nous sommes toujours des sujets pour le système dictatorial algérien », a-t-il dit, dans une salle pleine comme un œuf.
Pour Ali Yahia Abdenour, il n’y a aucune ambiguïté pour définir le système politique Algérie: « Nous sommes dans une dictature absolue. Le président Bouteflika veut transformer l’Algérie en monarchie absolue». Le fondateur de la LADDH estime que « le coup d’état constitutionnel opéré par Bouteflika en 2008, pour s’arroger le droit de rester au pouvoir à vie est le plus grand tournant de l’Algérie ». « Le plus grave encore, c’est le silence de l’armée face à ce viol de la constitution » estime-t-il. « Le troisième est le quatrième mandat de Bouteflika n’ont jamais été acceptés par le peuple », a-t-il dit.
Pour que l’Algérie sorte de la crise multidimensionnelle et du ce système politique qui a « échoué sur tous les plans », le conférencier a suggéré la création d’une instance totalement indépendante chargée d’organiser des élections libres, transparentes et susceptibles de respecter la volonté du peuple ».
Arezki Ibersiene