Habituellement calme et pacifiste, le célèbre avocat et militant des droits de l’Homme, Abdenour Ali-Yahia demande à l’opposition de « sortir » dans la rue afin de pousser le pouvoir à accepter une transition démocratique.
Maître Ali-Yahia, ferme et déterminé, indique que «l’opposition, réunie pour la première fois, doit frapper fort». Plus explicite, l’avocat, invité mercredi du Forum du journal Liberté, rappelle que «officiellement, l’état d’urgence n’existe plus depuis 2011. Rien ne nous empêche, donc, de marcher et d’exprimer nos positions de manière pacifique». Il ajoute que si les Algériens ne bougent pas jusque-là, c’est que «la dictature dispose d’argent».
Ali-Yahia Abenour ne parle plus de régime ? Pour lui, il s’agit d’une «dictature». «A partir du moment où il n’y a pas la séparation des pouvoirs, les ingrédients d’une dictature sont réunis », dit-il. Il argumente sur le viol des lois. «L’article 88 de la Constitution est clair : le président n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions. Que la loi soit appliquée ou on la supprime. Mais ce président a l’habitude de violer la Constitution et toutes les autres lois du pays ».
En plus de Bouteflika qui « veut rester roi de lui-même » après avoir été fait « roi par l’armée », l’institution militaire n’est pas en reste. L’ancien président de la Ligue algérienne pour la Défense des droits de l’Homme indique qu’en prenant les deux postes celui de l’Etat-major et celui de ministre délégué à la Défense, Ahmed-Gaïd Salah fait dans « le mélange des genres » et « rompt le principe de la neutralité de l’armée ».
En proposant la conférence nationale de consensus, le FFS n’est « plus un parti d’opposition au pouvoir, mais une opposition du pouvoir », accuse Ali-yahia Abdenour qui estime que le FFS « est incapable de faire remplacer Aït-Ahmed ».
Essaïd Wakli