Laudateur connu de la scène politique, Amar Ghoul dévoile ses cartes. Il affiche, lors d’une conférence de presse animée samedi au siège de son parti le TAJ à Alger, ses alliances avec tous ceux qui comptent dans le pouvoir. A commencer par le Général Toufik, patron du DRS, qu’il qualifie de « patriote ».
«Quand on évoque Toufik, on parle du DRS. Le DRS a beaucoup travaillé pour que le pays reste debout. » ; dit-il avant de préciser que « Toufik est une personne honnête et nationaliste et j’ai de bons rapports avec lui ». Le président de TAJ en rajoute une couche : «Le général Toufik est un excellent joueur de foot. Je joue dans son équipe trois fois par semaines », affirme-t-il en guise de plaisanterie, avant de lever la séance.
Pour « plaire », Amar Ghoul distribue généreusement les vertus. Ainsi, il encense l’autre homme fort du moment, à savoir Saïd Bouteflika. «Said Bouteflika est conseiller à la présidence et ne fait que son travail au sein de cette institution. Jamais il n’a dit qu’il voulait succéder à son frère et jamais il ne nous a appelés pour nous dire : faites en sorte pour que je succède à mon frangin ». Il ajoute : « Je vous certifie qu’il ne s’est jamais mêlé de mon travail depuis 1999, il ne m’a jamais imposé un cadre, il ne s’est jamais ingéré dans mes projets et il n’a jamais touché à mes prérogatives ».
Troisième homme fort du pouvoir, le général Ahmed-Gaïd Salah a lui aussi sa part de louanges. Ammar Ghoul est même allé jusqu’à le qualifier « affectueusement » de « aâmi Salah ». A la question de savoir quel était son sentiment lorsque le chef d’Etat-major de l’armée avait envoyé une lettre de félicitations à Amar Saadani, Ghoul affirme: « Nous n’avons pas été étonnés par cette lettre de « aâmi » Salah, c’est une missive de félicitation protocolaire, ordinaire et à laquelle on n’a pas donné la dimension ou l’interprétation de certains ». « De plus aâmi Salah a répondu, en substance, pour dire que l’ANP restera dans le cadre de ses missions constitutionnelles et travaillera avec tous pour la sécurité et la stabilité du pays ».
Ces déclarations expliquent, en grande partie, le secret de la longévité de Amar Ghoul au gouvernement. L’homme s’accroche partout, à condition de demeurer le plus longtemps possible au pouvoir. Quitte à renier ses convictions. L’essentiel étant de se protéger contre d’éventuelles poursuites judiciaires suite aux scandales qui touchent son secteur.
Essaïd Wakli