Après son accolade avec le controversé Baha Eddine Tliba/ Amazigh Kateb s’explique et dénonce

Redaction

La scène se déroule à Annaba à l’occasion de la deuxième édition du festival du film méditerranéen. L’acteur et chanteur engagé Amazigh Kateb serre la main et fait la bise au sulfureux député Baha Eddine Tliba, l’un des personnages politiques soupçonnés de malversation et de trafic d’influence. 

L’accolade entre les deux personnes que tout oppose fait le tour du web algérien et suscite un énorme buzz. Certains critiquent sévèrement le chanteur algérien, d’autres relativisent la portée de son geste. Les médias s’en mêlent et l’artiste est contrait de s’expliquer dans une mise au point diffusée sur sa page Facebook.

« J’ai reçu un prix pour le film que je défendais. La personne qui a été chargée de me le remettre c’est Baha Eddine Tliba. J’ai accepté ce prix et je lui ai serré la main. Ensuite, j’ai déclamé avec le public un poème qui dénonce les abus de ce pouvoir corrompu », raconte Amazigh Kateb selon lequel « tous les officiels qui étaient présents (ministre, wali, chef de la gendarmerie etc…) ont entendu une salle entière leur dire ce que nous pensons d’eux ». « Cela a très peu été rapporté par la presse – services aux ordres et en désordre , ou alors de manière succincte et en moins d’une ligne », dénonce encore cet artiste qui s’estime victime d’une campagne de désinformation visant à salir sa réputation.

« Qu’est-ce que cela aurait changé si j’avais refuse de serrer sa main ou refuse le prix? Pas grand chose à part une irrévérence ponctuelle stérile et puérile, un non événement qui ressemble à de l’engagement mais qui n’en est pas. Pour moi cette attitude ressemble a du nifaq ; ça reste une attitude et rien de plus un peu comme ceux qui portent une gandoura blanche pour paraître pieu et camoufler leur noirceur », s’explique le fils de Kateb Yacine.

« Quand on a un ennemi il faut savoir le respecter pour ce qu’il est ; un être humain d’abord », ajoute le leader du groupe Gnawa Diffusion qui insiste sur la bienséance dans ce genre de circonstances. « Quand on est dans un combat, on côtoie son ennemi. On lui parle et on l’écoute, et surtout on le combat sur tous les plans y compris dans le domaine des bonnes manières pour lui montrer qu’on n’a pas de leçon de savoir vivre à recevoir de ces bourgeois larbins que l’Algérie oubliera très vite. Cela ne veut absolument pas dire qu’on abdique », souligne-t-il en dernier lieu.

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