En moins de 48 heures, des milliers de policiers sont sortis dans les rues pour manifester et clamer leur colère. Après Ghardaïa, des dizaines de policiers ont manifesté également au niveau du tronçon de Bab Ezzouar sur l’autoroute qui relie Alger à Dar El-Beida. Un mouvement de contestation dont on ne comprend pas encore vraiment les véritables motivations.
« Hamel Dégage », « Nous voulons des augmentations de salaires », les slogans criés par les policiers en colère étonnent de prime abord. Pis encore, elles suscitent l’inquiétude car elles manquent réellement de cohérence. Les policiers algériens ont bénéficié de larges et généreuses augmentations de salaires il y a de cela à peine quelques mois. Pourquoi monter encore au créneau pour réclamer encore plus d’argent ? Et surtout pourquoi en ce moment-même où les violences à Ghardaïa sont de retour sur la scène politique ? Des sources proches de la direction générale de la DGSN doutent totalement de la sincérité de ce mouvement de contestation. « Les policiers n’ont jamais été aussi bien payés qu’aujourd’hui. C’est le général Hamel qui s’est battu pour améliorer les salaires des policiers et concrétiser leurs revendications socioprofessionnelles », indique à Algérie-Focus une source proche de l’entourage du patron de la DGSN, Abdelghani Hamel. Ce dernier se sent réellement visé par « un complot » puisqu’il n’a jamais été à aucun moment, disent ses proches, contesté ou dénoncé par ses éléments. « Sous la direction d’Abdelghani Hamel, la police algérienne a tourné la page des tortures et des bavures. Et à chaque fois que des policiers dérivent ou dérapent, ils ont été rapidement sanctionnés et radiés. Récemment, un policier a été révoqué lorsqu’il a embarqué à bord de sa voiture de service le mouton de l’Aïd. Certains policiers ne veulent pas de cette discipline », s’insurgent encore les proches du patron de la DGSN.
Mais le général Abdelaghani Hamel n’a pas que des admirateurs au sein de la police. Ses détracteurs sont nombreux y compris au sommet de l’Etat à l’image de l’actuel ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz. Les deux hommes entretiennent des relations conflictuelles depuis longtemps. Le ministre de l’Intérieur a-t-il donc joué un rôle dans ce brusque mouvement de contestation ? La question mérite d’être posée. Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins qu’il est fort possible qu’un malaise social règne au sein de la police algérienne. Les policiers algériens peuvent défendre des revendications socioprofessionnelles légitimes. Mais cette soudaine protestation publique soulève vraiment de nombreux doutes. Que se passe-t-il réellement au sein de la Police algérienne ?