Après la police, la Protection civile menace de descendre dans la rue

Redaction

L’Union nationale des agents de la Protection civile (UNAPC), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), a appelé hier le dimanche 19 octobre 2014 « tous ses éléments » à participer à un large mouvement de protestation au début du mois de novembre prochain pour réclamer, entre autres, « le départ » de leur DG actuel et l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. La direction de ce corps paramilitaire, par le biais de son chargé de la communication a, selon notre confrère Liberté, « nié l’existence d’un mouvement de protestation au sein de la corporation » tout en contestant « la légitimité et la représentativité » de l’UNAPC et de son porte-parole, Mourad Tchiko, sans pour autant le citer nommément. Contacté par téléphone, ce dernier réagit.

« Laissez-nous exercer nos droits syndicaux, dans le respect des conventions internationales ratifiées par l’Algérie et la législation nationale, et vous verrez si nous sommes représentatifs ou pas. Qu’on cesse les pressions et les intimidations à l’encontre des syndicalistes autonomes et on verra le moment venu qui est légitime et qui ne l’est pas », assène-t-il d’emblée. Et de dénoncer « une dictature militaire au sein de la Protection civile».  Pour preuve, « on a placé un ancien officier de l’armée comme DG de la Protection civile depuis de longues années », affirme-t-il.

Concernant l’affaire l’opposant à son employeur, Mourad Tchiko souligne qu’il a eu gain de cause à deux reprises. Il affirme avoir été acquitté en première et en deuxième instance, « par le tribunal de Bir Mourad Raïs en 2011, et la Cour de justice d’Alger (Ruisseau) en 2012, respectivement ». A ses yeux,  « (sa) suspension provisoire et les poursuites judiciaires engagées à (son) encontre depuis 2005 ne sont que des intimidations et un harcèlement en représailles à ses activités syndicales ». « La suspension arbitraire et les poursuites dont je suis victime ont été décidées suite au rassemblement de protestation que nous avions organisé en décembre 2004 ». Le bras de fer est d’ores et déjà engagé entre l’UNAPC et la direction de tutelle qui ne reconnaît que l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) comme « seul  représentant du partenaire social », toujours selon la même source.

Soulignons que nous avons appelé le lieutenant-colonel Achour Farouk ce lundi à plusieurs reprises pour avoir sa version et la confronter avec celle de Mourad Thciko, en vain. Cependant, selon des propos rapportés par notre confrère Liberté, dans son édition du jour, le chargé de la communication de la Protection civile a affirmé que « l’initiateur de cette action (Mourad Tchiko) ne représente que lui-même, car il n’a pas pu avoir une représentativité au sein des agents de la Protection civile ». « L’initiateur du mouvement avait demandé en 2003 la création d’un syndicat affilié au Snapap, mais faute d’adhérents sa demande n’a pas été acceptée(…) après le refus de l’administration, l’agent s’est rendu coupable de désobéissance, ce qui lui a valu un conseil de discipline », a-t-il ajouté.

Yacine Omar

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