C’est une information qui a soulevé un véritable tollé sur le web algérien. Un haut gradé des services de renseignements algériens, le DRS, a été arrêté et devrait être différé devant un tribunal militaire pour « fautes graves ». Ce haut gradé n’est autre que le Général Hassan qui était en charge du service dédié à la lutte anti-terroriste au sein du DRS.
Ce général est même considéré comme l’un des adjoints les plus fidèles du général Toufik, le patron du DRS, qui est en ce moment attaqué et décrié par des proches du clan présidentiel. L’information fut révélée samedi après-midi par notre confrère Tout sur l’Algérie lequel croit savoir que ce général pourrait être poursuivi prochainement par un tribunal militaire. Plus tard dans la journée, un autre média électronique, Algérie-Express a fait savoir que les faits qui sont reprochés au général Hassan « sont d’une extrême gravité ». « Griefs retenus : constitution de bandes armées, détention et rétention d’armes de guerre, fausses déclarations sur le stock d’armes utilisées ou mises à sa disposition dans le cadre de ses prérogatives (lutte anti-terroriste) », nous apprend encore cette source. Tout indique donc que nous assistons à un énième épisode du feuilleton sécuritaire produit par cette lutte de clans qui embrase les différentes composantes du régime Algérien.
L’arrestation, « musclée » nous apprennent aussi nos sources car le général Hassan aurait été malmené et embarqué de force pour être présenté devant le procureur militaire de Blida, de ce général du DRS démontre clairement que les rapports entre un certain Ahmed Gaïd Salah, chef de l’Etat-Major de l’ANP et allié de Bouteflika, et le général Toufik, le patron du DRS, ne cessent de se dégrader. Mais face à ce flux d’informations aussi impressionnant que choquant, le ministère de la Défense Nationale observe un silence étrange et mystérieux. Contacté par nos soins, le service presse et communication a refusé de répondre à nos questions. Pis encore, un responsable dans ce service, joint par téléphone, a refusé de faire le moindre commentaire en affirmant tout bonnement que « cette affaire dépasse notre service ». « Et pourtant, vous êtes la cellule qui est censée répondre aux questions de la presse afin d’éclairer l’opinion publique algérienne ? », avons-nous contesté. « Mais je vous le dis sincèrement : nous ne sommes pas qualifiés ou habilités à confirmer ou infirmer ces informations », nous a-t-on répondu sur un ton souriant qui laisse transparaître l’étonnement du responsable en poste au ministère de la Défense nationale.
« Vous pouvez écrire que nous ne savons rien sur cette arrestation et que nous refusons de réagir », nous a-t-il encore lancé. Un autre service du ministère de la Défense, appelé le « Bureau de la Presse », a lui-aussi adopté la même attitude. « Je ne peux rien vous dire.Nous ne détenons aucune information », nous a expliqué encore un responsable de ce service dont la voix inquiète traduisait une véritable envie de couper court à notre discussion. Le ministère de la Défense Nationale, le premier budget du pays, ne peut donc même réagir pour confirmer ou infirmer une information qui a interpellé tous les Algériens. Le ministère le plus puissant de l’Algérie se condamne à rester muet et ses responsables font mine de ne rien savoir. « C’est peut-être plus sage de se taire dans des situations pareilles », conclut enfin notre interlocuteur de la cellule de presse de ce département ministériel censé être le porte-parole de l’armée algérienne. Une armée qui ne fait qu’accentuer encore sa troublante manque de transparence.