Les moines de Tibhirine ont bien été assassinés par le GIA

Redaction

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Dix-sept ans après l’odieux crime, la vérité sur l’assassinat des sept moines trappistes du Monastère de Tibhirine en Algérie est enfin dévoilée. A partir de témoignages exclusifs, deux journalistes démontrent dans un documentaire la culpabilité du Groupe islamique armé dans ce drame.

C’est un (faux) mystère, qui pèse lourdement sur les relations franco-algériennes depuis 1996, que Séverine Labat et Malik Aït Aoudia ont résolu. Preuves et témoignages exclusifs et « irréfutables » à l’appui, le correspondant en Algérie de Marianne, un hebdomadaire français, et sa consœur, chercheuse au Centre national de recherche scientifique, accréditent la thèse officielle, qui impute la responsabilité de l’exécution sommaire des sept moines trappistes du Monastère de Tibhirine au Groupe islamique armé (GIA). Un drame qui bouleverse encore profondément les Français comme en témoigne le succès du film césarisé en 2010, « Des hommes et des dieux ».

Égorgés au couteau

Dans leur documentaire, « Le martyr des sept moines de Tibhirine« , diffusé le 23 mai, les deux réalisateurs donnent la parole à un riche panel d’acteurs, des responsables du GIA aux officiers supérieurs de l’armée algérienne, en passant par des membres des gouvernements français et algériens ainsi que des agents des services de renseignement des deux côtés de la Méditerranée. Autant de confessions qui mettent à mal la thèse d’une bavure militaire et celle de l’implication des services secrets algériens.

Dans son nouveau numéro, Marianne livre quelques extraits des témoignages recueillis par Séverine Labat et Malik Aït Aoudia. Notamment celui de Hassan Hattab, ancien membre du GIA, fondateur de l’ancêtre du GSPC, le groupe salafiste pour la prédication et le combat. « Zitouni (chef du groupuscule) m’a appelé et m’a dit : Je t’informe que j’ai tué les moines ce matin… », a-t-il raconté aux réalisateurs du film. Autre témoignage fort, celui d’Abou Imen, le dernier des geôliers. Il a assisté à la décapitation des sept hommes de Dieu. « On n’a pas tiré une seule balle, de toute façon on manquait de balle. Ils ont tous été égorgés au couteau. L’un d’eux m’a dit : Tiens, égorge! J’étais pétrifié. Il m’a poussé et l’a égorgé », a-t-il lâché devant la caméra de Séverine Labat et Malik Aït Aoudia.

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