Les cinq algériens, qui ont accompagné le français, Hervé Gourdel, en Kabylie, jusqu’au massif du Djurdjura, où il a été enlevé par un groupe qui se revendique de Daech, sont toujours entendus par les gendarmes.
Depuis la prise d’otage dimanche soir à dans la région de Tikjda, à cheval entre les wilayas de Tizi Ouzou et de Bouira, les cinq algériens qui ont accompagné le touriste français Hervé Gourdel, décapité par ses ravisseurs mercredi, sont entendus par les enquêteurs du BRI (Brigade de recherche et d’investigation) de la gendarmerie nationale de Bouira, en la qualité de témoins oculaires.
Les gendarmes interrogent ses cinq accompagnateurs pour connaître les détails de leur parcours avec Hervé Gourdel, avant son kidnapping par des membres du groupe terroriste Jund el-Khilafah (« Les Soldats du Califat »), qui a prêté allégeance à Daech, l’Etat islamique en Irak et au Levant. La BRI cherche à comprendre comment ces cinq hommes, dont l’un d’eux est un binational franco-algérien, ont fait la connaissance d’Hervé Gourdel, dans quelles circonstances ils l’ont conduit à Tikjda, pour effectuer une randonnée, précise l’AFP, qui s’appuie sur des sources sécuritaires.
Certains médias français et algériens, qui évoquent l’imprudence de ces ressortissants algériens, s’interrogent sur la culpabilité de ces cinq accompagnateurs : ont-ils tendu un piège à Hervé Gourdel ? Sont-ils complices de son assassinat ? D’après ces différentes sources médiatiques, Karim, l’accompagnateur franco-algérien, résidant à Lille, dans le nord de la France, est le « principal suspect ». Que lui reproche-t-on ? De ne pas avoir signalé aux autorités algériennes le départ d’Hervé Gourdel, arrivé samedi en Algérie, dans cette région montagneuse.
Suspectés ?
Selon différentes sources médiatiques, les enquêteurs s’interrogent aussi sur le moment de l’enlèvement d’Hervé Gourdel par les « Soldats du Califat ». D’après le site internet arabophone, Al Ahdath, les cinq Algériens ont été relâchés par les terroristes quinze minutes après leur interpellation à bord de leur véhicule, alors qu’ils rentraient d’une randonnée à Tikjda. La voiture aurait été arrêtée à proximité de la commune d’Aït Ouabane, précise Al Ahdath. Les cinq accompagnateurs d’Hervé Gourdel sont repartis avec leur voiture et leur téléphone portable et les djihadistes leur auraient même dit : « Prévenez les autorités si vous voulez », rapporte encore Al Ahdath.
Si les doutes persistent sur leur lien avec les assassins d’Hervé Gourdel, les enquêteurs de la BRI peuvent retenir ses cinq accompagnateurs algériens 12 jours, comme le prévoir le droit algérien en matière de terrorisme. Les investigateurs de la gendarmerie de Bouira ont également interrogé plusieurs autre habitants de la wilaya, rapporte l’AFP.
Mais, d’après le site Al Ahdath, aucune charge ne devrait être retenue contre les cinq hommes, qui ont accompagné Hervé Gourdel à Tikjda, puisqu’aucun élément concordant n’a pu confirmer un lien entre ces cinq randonneurs et les terroristes. Ils devraient être relâchés la semaine prochaine, croit savoir Al Ahdath.
Par ailleurs, l’armée algérienne poursuit ses opérations de ratissage dans cette région de Haute kabylie afin de retrouver le corps décapité du touriste français et neutraliser ses assassins. Au total, plus de 3.000 hommes sont mobilisés sur place.
Elyas Nour