Personne n’aura attendu bien longtemps avant de pouvoir admirer le dorénavant classique cortège de vautours fondre sur le Paris sanguinolent de vendredi soir. Le deuil et l’émotion n’ont plus leur place dans ce monde à la réactivité bouillante. Alors que le sang est encore chaud, il faut compter les morts, et les responsables : islamistes et musulmans pour les uns, l’Etat français et sa politique d’ingérence pour les autres.
On a donc le droit à une myriade d’avis brillants sur twitter, où radicaux et extrémistes en tous genres se déchaînent. En ce jour noir et sombre, l’instrumentalisation a bon dos et les récupérations, bon genre.
Terreur et islamophobie
Tout d’abord, bien évidemment, on ne peut pas les louper, les islamophobes qui, telle la charogne moyenne, guettent la moindre carcasse défaite pour la brandir comme un drapeau victorieux.
Ivan Rioufol, en tête de gondole, appelle les musulmans de France à descendre dans les rues pour se désolidariser. Le jour où l’on apprend donc, par le fameux éditorialiste, que la France n’est pas un Etat laïc, et que, selon les circonstances politiques, certains citoyens ne seraient plus vraiment des citoyens mais des individus appartenant à telle ou telle religion. La République tremble.
Philippe de Villiers ensuite, évidemment, qui semble confondre l’Islam politique de Daech avec les musulmans du quotidien.
Enfin, un dernier sombre monsieur, qui entend « faire parler les musulmans », injonction faisant froid dans le dos. L’Histoire gronde.
Etat français et impérialisme
De l’autre côté on délègue la responsabilité à l’Etat français. Le problème ne serait pas le terrorisme de Daech, l’Islam politique ou encore l’Islamisme, ce serait la France, ses guerres et son impérieuse ingérence.
Julien Singue mène la troupe.
Avec le même slogan chez les anticapitalistes.
On trouve aussi beaucoup l’idée que tout mis en œuvre pour retourner l’opinion française contre les citoyens de confession musulmane.
Militants et politiciens en campagne
Dans un autre style, on peut profiter des tacles perfides des uns, et des petites entreprises politiciennes des autres.
Des athées en campagnes, par exemple, qui en profitent pour taper sur les croyants, insidieusement, et ce toutes religions confondues. C’est deux ou trois pour le prix d’un en ce moment.
Des politicards, aussi en campagne, mais de manière plus furtive, et qui en profitent tout simplement pour faire de la petite communication perso, et mettre leurs belles valeurs en avant.
D’autres, comme Elizabeth Guigou, qui semblent (enfin !) avoir vu la lumière. C’était donc ça ?!
Quelques lumières dans l’obscurité
Bien heureusement tout n’est pas noir, et au milieu de ce vif brouillard on peut encore trouver quelques personnes lumineuses.
Le bon vieux Desproges évidemment.
Un jeune homme moins connu, mais tout aussi drôle.
Qui met en lumière le bon sens d’Olivier Berruyer.
Et puis quelques paroles de sage.
Très sobrement, on espère simplement que la France ne cédera pas à la division, à la peur, et encore moins à la mort. C’est la joie, l’amour et l’ivresse parisiennes qui furent attaquées hier soir. Et c’est l’audace et la vie que tant jalousent que l’on se doit de défendre. « Fluctuat Nec Mergitur », comme le dit la devise de Paris. Il est battu par les flots, mais ne sombre pas.
Tarek S.W.