« Ce n’est pas moi avec ma petite gazeuse qui vais pouvoir arrêter une kalachnikov ». C’est avec ces mots sincères que Didi témoigne dans les colonnes du quotidien français Le Monde. Didi, cet Algérien âgé de 35 ans, est le responsable de la sécurité du Bataclan, la tristement célèbre salle de spectacle où des dizaines de personnes ont été assassinées par trois kamikazes de Daech le vendredi 13 novembre dernier.
« Je suis encore sous le choc. Je pense aux gens qui sont morts, à ceux qui ont vécu un calvaire pendant deux heures, et à ces personnes qui sont encore entre la vie et la mort », confie-t-il au média français, selon lequel ce ressortissant algérien, qui gère une équipe de cinq agents, est un pratiquant de sports de combat. La cauchemardesque soirée du vendredi 13 novembre, Didi ne l’oubliera jamais. Ce fut pour lui un véritable enfer de se retrouver au coeur de ces attaques terroristes.
Dans son témoignage, il explique comment il s’était débrouillé pour sauver le plus grand nombre possible de vies humaines. « D’un seul coup, j’ai entendu des coups de feu qui venaient du Bataclan Café, à l’extérieur », raconte-t-il. « J’ai sursauté, regardé vers la terrasse, vu un membre de la production être touché et là, j’ai compris tout de suite. Je n’ai pas attendu que les tireurs se retrouvent face à moi. Je suis rentré à l’intérieur en hurlant : “Vite, vite, entrez, ça tire.” Ils nous ont visés une première fois, les portes vitrées ont explosé. On a couru vers les issues de secours. Je suis allé vers les toilettes », témoigne-t-il en expliquant qu’il n’a pas hésité une seule minute à assumer sa responsabilité.
« J’ai compris qu’ils allaient exécuter tout le monde. A chaque coup de feu, on avait une chance sur trois d’y passer. Je devais être le seul dans la foule à connaître la sortie de secours. Il fallait que je montre le chemin », assure Didi qui a réussi à secourir une trentaine de personnes. Il refuse qu’on le présente comme un héros. Mais le soir de ce vendredi soir, Didi l’Algérien a risqué sa vie pour sauver celle des autres. Sans lui, sans son courage pour guider des dizaines de personnes vers les issues de secours, le bilan de l’attaque du Bataclan aurait été beaucoup plus lourd.