Au lieu de proposer une alternative, nos politiciens s’insultent !

Redaction

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Dans une interview accordée à la chaîne de télévision algérienne Echorouk TV, Smaïl Mira, maire de Tazmalt (Béjaïa) et, surtout, fils de Abderrahmane Mira, un des héros de la révolution algérienne, s’en est violemment pris à Said Sadi, l’ancien président du RCD. Smaïl Mira, ancien député, dit détenir des preuves démontrant que le père de Saïd Sadi était un « harki » !

En réalité, peu importe si cette accusation, qui s’apparente en Algérie à l’injure, est vraie car ce qui est intéressant dans cette affaire est cette propension à vouloir faire porter aux autres ce qu’ils n’ont pas fait. Parce que, in fine, quelle est la responsabilité de Saïd Sadi (ou quelqu’un d’autre) dans les actes de son père ? L’Homme peut bien se défendre, mais diffuser de telles informations participeraient, en réalité à faire diversion de ce qui est actuellement l’essentiel dans le débat public, à savoir les affaires de corruption et de dilapidation des deniers publics.

Cela rappelle étrangement les accusations d’une certaine presse concernant le lieu de naissance de certains hommes publics. En quoi le lieu de naissance d’Abdelaziz Bouteflika, de Yazid Zerhouni ou de Hocine Aït-Ahmed peut expliquer les tenants et aboutissants de leur activité politique ? L’essentiel n’est-il pas de juger leur action publique et analyser son bilan ?

Les exemples ne manquent pourtant pas : Barack Obama, président de la première puissance mondiale est le fils d’un père qui n’est même pas Américain. Cela ne l’empêche pas de faire de son mieux pour le bien de son pays. Plus proche de nous, encore, Nicolas Sarkozy était président de la France alors que son père est d’origine hongroise. Cela n’avait ému personne, car ce qui était intéressant était son action en tant que chef de l’Etat. Mieux encore, dans le gouvernement français d’aujourd’hui et celui qui l’a précédé, il y a eu des ministres qui portent la double nationalité, algérienne et française. Au final, les origines, l’identité du père ou les torts des parents, ce n’est guère cela qui compte.

N’est-il donc pas temps en Algérie de s’intéresser « aux choses sérieuses » comme l’avait dit le journaliste, devenu député, El-Hachemi Souami ? Le reste n’est que superflu et délire !

Essaïd Wakli

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