Au sud de l’Algérie, « nous sommes encore à l’ère du colonialisme » !

Redaction

Les langues commencent à se délier à la suite mouvement de contestation enclenché par le comité des chômeurs d’Ouargla. « Le sud de l’Algérie, c’est le volcan qui se réveille », a fait savoir, vendredi, à ce sujet Hafnaoui Ghoul. Fondateur et porte-parole du Mouvement du Sud pour la justice, dans les colonnes d’El Watan Week-end. Créé en 2004, Mouvement du Sud pour la justice (MSJ) milite ces dernières années contre « l’exploitation et la saignée des ressources de la région sans que cela ait la moindre incidence sur l’amélioration des conditions de vie de ses habitants considérés comme citoyens de deuxième et de troisième catégories ». Aujourd’hui, le MSJ a décidé de soutenir et d’appuyer les initiatives prises par les chômeurs d’Ouargla dont le grand rassemblement organisé jeudi 14 mars sur la Place Centrale de la ville a eu un large écho médiatique.

Ainsi, d’après Hafnaoui Ghoul, le changement viendra du sud en Algérie car il demeure « une région délaissée et nous subissons la hogra ». « Nous sommes encore à l’ère du colonialisme », a-t-il déploré. « Mépris, bureaucratie, humiliation, nous subissons tout de la part de l’Etat », a relevé cet interlocuteur qui a rappelé  revendications sociales et économiques   des habitants du sud.  « Nous voulons des infrastructures de base et des projets de développement, l’ouverture de centres de formation… Même en matière d’études, nous sommes délaissés. Nous exigeons le respects des droits de l’homme dans le Sud, l’annulation de l’autorisation pour accéder aux zones pétrolières, la nécessité de prendre en charge entièrement le transport des étudiants et des malades vers le Nord, l’attribution de prime de chômage et l’annulation des contrats de préemploi », a-t-il précisé à cet égard. Hafnaoui Ghoul a souligné également que l’ancien chef du gouvernement, « Ahmed Ouyahia a détruit le Sud ». « Il est l’unique responsable de ce soulèvement. Même le président Bouteflika non plus n’a pas tenu ses promesses. Aucune décision n’a été appliquée », dénonce-t-il encore.

Dans ce contexte, la misère sociale ne cesse de prendre une ampleur inquiétante. « A Hassi Messoud, la commune la plus riche, n’a pas de trottoir et les routes sont impraticables. A Hassi R’mel, la première zone gazière d’Algérie, la population ne dispose pas de gaz de ville et des bidonvilles poussent comme des champignons. Il n’y a pas d’eau potable », s’indigne enfin le porte-parole du Mouvement du Sud pour la justice.