B. Stora : « Plus personne ne parle d’un 4ème mandat pour Bouteflika »

Redaction

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Benjamin Stora, historien spécialiste de l’Algérie, était ce mercredi matin l’invité de la radio française Europe 1. Il a dressé un état des lieux de la situation politique algérienne et a estimé qu’un quatrième mandat de Bouteflika était de moins en moins envisageable.

« Plus personne à ma connaissance ne parle d’un 4ème mandat possible pour Bouteflika », a déclaré Benjamin Stora interviewé par le journaliste Bruce Toussaint sur Europe 1. « Plusieurs personnages se préparent plus ou moins activement dans l’ombre… Benflis, Benbitour… Certains dans les cercles périphériques de l’armée font campagne pour Zeroual, chef d’Etat entre 1994 et 1999 », a-t-il ajouté.

Il a ensuite souligné un paradoxe : officiellement l’Algérie est toujours dirigée par Abdelaziz Bouteflika, malgré son absence du pays depuis « 47 jours ». Pourtant « pour un nombre de plus en plus important d’Algériens, cela s’apparente à une vacance du pouvoir », a expliqué l’historien. C’est pour cette raison que la rencontre entre le Président et le Premier ministre était nécessaire pour montrer qu’Abdelaziz Bouteflika demeure le chef de l’Etat. En Algérie « il commence à y avoir une série de protestations, de critiques, de dessins satiriques… », a rapporté Benjamin Stora. Autant de signes qui montrent que « cette absence prolongée d’un chef d’Etat en exercice qui dirige son pays depuis l’étranger, dans un pays où la fibre nationaliste est très forte, très vive, ne manque pas de poser des questions ». D’où le besoin de rassurer les citoyens.

L’historien a conclu son interview en faisant un parallèle avec la précédente absence de Bouteflika en 2005. Il avait alors été hospitalisé au Val-de-Grâce avant de revenir en Algérie, en bonne santé. « Tout le monde pense à 2005 : Bouteflika avait fait sa réapparition tout à coup après une très longue absence. Là, plus les jours passent, moins on y croit », a estimé Benjamin Stora.