Pour « fêter » sa prise de fonction à la tête de la wilaya de Béjaïa, Ouled-Salah Zitouni veut innover. Le représentant de l’Etat a adressé une note demandant aux responsables des exécutifs communaux de demander son autorisation avant tout déplacement hors de la wilaya.
« Dorénavant les maires et les membres de l’exécutif ne peuvent pas quitter le territoire de la wilaya pour quelque motif qu’il soit sans autorisation préalable du wali », indique ainsi la note du wali. La décision a suscité une vague d’indignation auprès des élus de la wilaya. « Si ce wali croit qu’il est dans une wilaya soumise, il se trompe », écrit le député FFS, Chafaâ Bouaïche, dont le parti gère la majorité des assemblées locales.
Cette note du wali de Béjaïa rappelle, en effet, une instruction similaire signée en 2008, par l’ancien ministre de l’Intérieur. Pour contrecarrer les sorties, en dehors du territoire national pour participer à des rencontres et séminaires, des élus du FFS, Yazid Zerhouni leur avait demandé aux élus de solliciter l’autorisation des walis avant chaque déplacement.
L’entrée en fonction du nouveau wali de Béjaïa semble mauvaise, car, les élus de la wilaya, connus pour être des insoumis, ont déjà croisé le fer avec son prédécesseur, Hamou Touhami. Ce dernier a d’ailleurs fini par quitter la wilaya. Ould-Salah Zitouni a-t-il fait, là, une faute qui risque de lui coûter cher ?
Ce n’est pas la première fois que l’administration compte limiter le champs d’action des élus. L’ancien ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaîz, voulait, en effet, créer des mécanismes qui permettent aux populations de « participer » à la prise de décision au niveau local. Une idée qui visait plutôt à diluer le travail des élus, censés être choisis par « le peuple ».
Essaîd Wakli