La kyrielle de chaînes TV privées créées ces dernières années sont de « nouveaux fouets d’esclavage », estime le sociologue des médias et professeur à l’Ecole nationale de journalisme (ENJ), Belkacem Mestfaoui, lors d’une conférence sous le thème “La régulation et la publicité deviennent des instruments de contrôle”, animée dimanche 2 mai au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
« La trentaine de chaîne TV offshore qui nous tombent du ciel accentuent les facteurs de ‘colonisabilité’ chez le peuple », estime M. Mestfaoui, reprenant ainsi le concept de Malek Bennabi. Pire, le sociologue des médias y voit une contribution à l’instauration du « néo-féodalisme en Algérie ».
Le conférencier illustre son propos par l’exemple de « la Chine qui nous fourgue sa quincaillerie, sa taïwanerie, sans le respect de la moindre norme », le boom des NTIC aidant. Actualité oblige, il fait ainsi le lien avec la visite du Premier ministre en Chine: « Au moment où une des société chinoise est impliquée dans le scandale de corruption de l’autoroute Est-Ouest, Sellal y est parti faire allégeance. » Dans le même ordre d’idées, M. Mestfaoui souligne que l’ « Algérie est un immense gisement à approvisionner en outils fabriqués ailleurs », avant de dénoncer « ce montage qui s’apparente à une ‘zerda’ « .
Quid de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV)? Le conférencier la qualifie de « fast food préfabriqué, trop vite créé ». Et de s’interroger: « Pourquoi, depuis septembre 2014, date de la nomination de M. Chorfi, un des responsable du RND les plus en vue, à sa tête, l’ARAV ne compte toujours aucun autre membre? ». « Et, enchaîne-t-il, il (M. Chorfi) parle au nom de l’ARAV! Un totem. » Et M. Mestfaoui de se demander: « Comment est-on arrivé à cette indigence? ».