L’annonce par le Tchad de la mort du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar n’a toujours pas été confirmée par les autorités algériennes et françaises. Même les observateurs les plus avertis du terrorisme dans la région du Sahel ont montré beaucoup de prudence face à cette annonce qui, si elle venait à être confirmée, marquera certainement un véritable tournant dans la lutte armée contre les cellules djihadistes d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).
Mokhtar Belmokhtar, alias « le borgne », Belouar, est-il réellement mort ? C’est à cette question que tous les diplomates, les spécialistes de la lutte contre le terrorisme, les journalistes et observateurs de la région du Sahel, cherchent à trouver une réponse. Mais d’ores et déjà une source proche de Belmokhtar a démenti la mort de ce chef terroriste qui s’est fait connaître dans le monde entier lors de la récente attaque terroriste lancée contre le complexe gazier de Tiguentourine situé à In Amenas, au sud de l’Algérie. Une spectaculaire opération terroriste qui a mené vers la prise d’otage d’une dizaine d’otages étranger, des occidentaux et des asiatiques. Médiatisé dans le monde entier, Belmokhtar est vite devenu la figure incontournable du terrorisme islamiste. C’est dire que son arrestation ou sa liquidation représente un véritable coup dur pour les les réseaux djihadistes au Sahel. C’est sans doute pour cela que sa mort a été démentie par participant intervenant sur des forums de discussion islamistes, a signalé dimanche le SITE, centre de surveillance des sites islamistes, explique l’agence britannique Reuters.
D’après cette source, un message a été posté par cet intervenant où il est révélé que « Belouar » est toujours « en vie » et « se porte bien ». « Il conduit en personne la bataille », affirme encore ce message selon lequel « Belmokhtar va se manifester prochainement en diffusant un message confirmant qu’il est bien en vie », assure le SITE. Dans un tel contexte, le ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, s’est montré très réservé et a refusé de confirmer la moindre information. « J’en appelle à la prudence et à l’esprit de responsabilité à l’égard d’indications que nous ne sommes pas en mesure de confirmer matériellement à ce stade », a expliqué le ministre français. « Une rumeur répétée à l’envi ne fait pas une information », a confié enfin Le Drian.