Abdelaziz Bouteflika ne voulait pas être filmé sur son lit d’hôpital. C’est ce qu’indique le magazine, Jeune Afrique, qui, dans un article paru jeudi 20 juin, revient sur les circonstances de la diffusion, le 12 juin dernier, des images du Chef de l’Etat recevant à Paris, à l’hôtel des Invalides, où il est en convalescence, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef d’état-major, le général Gaïd Salah.
«Je ne suis pas tout à fait un grabataire», aurait répondu le concerné à son frère. La publication éditée en France ajoute que le Président algérien avait opté, avec ses deux frères, Said et Nasser, d’opter pour une rencontre avec une personnalité «à la notoriété indéniable et à la neutralité politique incontestable», et non des politiques. Mais, l’information diffusée le 10 juin, par la revue française «Valeurs Actuelles», relative au supposé décès de Bouteflika ainsi que l’appel de Mohamed Mechati, paru le même jour dans un journal algérien, «Le Soir d’Algérie» en l’occurrence, dans lequel il demande à l’armée d’intervenir pour faire appliquer l’article 88 de la constitution (incapacité du Président), a court-circuité leurs plans.
Ainsi, les membres de la famille Bouteflika, rapporte Jeune Afrique, voulaient réédité le coup de 2005, lorsque le Chef de l’Etat avait reçu, en visite, à l’hôpital Val de Grâce, le chanteur Cheb Mami. C’est dans l’urgence, donc, que ces images de la télévision algérienne ont été enregistrées. D’un côté, la présidence voulait mettre un terme aux rumeurs de décès, de l’autre, le clan présidentiel voulait surtout faire barrage aux demandes exprimées par les uns et les autres en ce qui est de l’application de l’article 88. En tous cas, la diffusion de ces images n’a rien réglé au problème. Si les Algériens ont pu constater que leur Président «récupère» aux Invalides, il n’en demeure pas moins que la question de sa capacité à gérer les affaires du pays est toujours d’actualité ». D’autant plus que son absence au pays tend à devenir très longue. Bouteflika a été hospitalisé à Paris le 27 avril dernier.
Elyas Nour