Affaibli et malade, Abdeleziz Bouteflika ne change rien à sa démarche. Dans son message, envoyé « aux Algériens » à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, le chef de l’Etat tente une nouvelle fois de brouiller les pistes. Il réaffirme sa volonté de demeurer au pouvoir malgré sa faiblesse physique et encense, pour la première fois, une opposition qu’il aviolemment attaquée il y a de cela quelques mois.
Le chef de l’Etat, qui s‘exprime très rarement sur son état de santé, a fini par reconnaître son «handicap». Mais à partir de cet «aveu», Abdelaziz Bouteflika entend passer un autre message : j’y suis, j’y reste. Et il semble que le chef de l’Etat répond non seulement à l’opinion publique nationale et l’opposition, mais également aux partenaires étrangers du pays qui s’interrogent, désormais, sur la source du pouvoir dans le pays.
La ruse de Bouteflika ne s’arrête pas là. Alors qu’il a traité l’opposition de tous les quolibets lors d’un message envoyé le 19 mars dernier, le chef de l’Etat trouve, à présent, que l’opposition est nécessaire pour une construction démocratique. Est-il revenu à de meilleurs sentiments ? Possible. Mais il semble que la « repentance » de Bouteflika est surtout dûe aux remarques de ses « amis » européens et notamment de François Hollande qui lui rappellent qu’il faut respecter « les droits de l’Homme » et, surtout, l’existence d’une opposition respectée.
Plus que cela et malgré la multiplication des actes de corruption qui touchent son entourage, Abdelaziz Bouteflika estime que l’Algérie n’est pas « une terre de prédilection » de la corruption. Une manière de minimiser les procès et les révélations en cours dans ce domaine.
La sortie de Abdelaziz Bouteflika a, en gros, un seul sens : il décide de mourir sur le trône. Advient que pourra !
Essaïd Wakli