Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, vient de nommer un nouveau président de la Cour suprême. Il s’agit de Slimane Boudi qui a remplacé Kaddour Berradja, à la tête de cette institution depuis 2006.
«Cette nomination intervient conformément aux dispositions de l’article 78-7 de la Constitution et de l’article 49 de la Loi organique 04-11 du 6 septembre 2004 portant statut de la magistrature», lit-on dans le communiqué portant cette nouvelle nomination. Bien évidemment, étant donné que cela survient à un moment où il y a eu quelques changements à différents niveaux du pouvoir, notamment au sein de l’institution militaire, l’arrivée de Slimane Boudi à la tête de la Cour Suprême va être différemment interprétée par les analystes politiques.
Kaddour Berradja, le désormais ex-président de la Cour suprême, est resté à ce poste pendant 7 ans. Il a été nommé en 2006. Auparavant, il était procureur général d’Alger depuis 2000. C’est lui qui a eu à gérer l’affaire du FLN, en 2004, lorsque le congrès ayant porté Ali Benflis à la tête du parti fut invalidé par la justice. D’ailleurs, certains ont affirmé à l’époque qu’en le nommant à la tête de la Cour suprême, Berradja, a été remercié pour sa «maîtrise» de ce dossier du FLN, en d’autres termes, pour avoir «invalidé» Benflis. Slimane Boudi, quant à lui, est forcément un proche du Président Bouteflika. En 2012, il avait été nommé par Bouteflika à la tête des commissions nationales de supervision des élections législatives, de mai, et locales, d’octobre. Boudi avait auparavant exercé au sein de la Cour suprême. Pour dire que, jusque là, tout indique que Bouteflika garde les commandes.
Elyas Nour
