Bouteflika menacé de poursuite judiciaire par une association marocaine

Redaction

La guéguerre entre le Maroc et l’Algérie se poursuit encore et toujours. Cette fois-ci, une association marocaine envisage de poursuivre tout simplement en justice le Président algérien Abdelaziz Bouteflika. Une plainte sera déposée au niveau de la justice espagnole.

C’est du moins ce qu’assure le président de l’association de défense des Marocains expulsés d’Algérie (ADMEA), Mohammed El Harouachi. Dans une déclaration au quotidien marocain Libération, cet interlocuteur marocain explique que la « plainte sera déposée contre le Président de la République, Abdelaziz Boutefkila, et son ex-ministre de l’intérieur, Dahou Ould Kablia, qui occupaient, respectivement les fonctions de ministre des affaires étrangères et de gouverneur d’Oran à l’époque de la déportation des marocains d’Algérie ». El Harouachi assure également que son association confectionne le dossier de plainte depuis un an, et compte le déposer devant l’audience nationale de Madrid, en Espagne, sans toutefois révéler une date exacte.

Ces menaces sont-elles des simples gesticulations mises en scène dans le cadre de cette guerre froide qui oppose l’Algérie au Maroc depuis le début de cet été ? C’est fort probable.  L’aboutissement d’une telle action est, en tout cas, plus qu’incertain. Cette saisine ne peut être, en faite, introduite que par un citoyen Espagnol, ou un résident en Espagne. Le président de l’ADMEA anticipe d’avance l’échec de son action par des justificatifs qui ne semblent pas tenir la route. « Les mesures de ce genre nécessitent du temps », dit-il sans « nous avons encore quelques détails techniques à régler avant de passer à l’action », tente-il encore une fois de convaincre.

Une question reste posée, les autorité judiciaires Espagnoles prendront-elles au sérieux cette action en acceptant de la recevoir ? Seul l’avenir nous le dira. Rappelons enfin que le Maroc accuse l’Algérie d’avoir organisé le « déplacement forcé » de plus de 35 mille marocains qui vivaient en Algérie en 1975. Pour sa part, Alger rappelle à Rabat que la décision du feu président Houari Boumédiène était une riposte contre l’expulsion de plusieurs milliers d’Algériens au Maroc décidée par le Makhzen marocain en 1973 suite à sa politique de « marocanisation » des terres possédées par de nombreuses familles algériennes. Et depuis, chacun des deux pays exigent à l’autre des réparations et des dédommagement au profit de ses concitoyens. Et le dossier n’a jamais été réglé par la voix de la diplomatie raisonnable.

Avec Arezki Ibersiene