Une nouvelle fois, la communication autour de la maladie du chef de l’Etat est basée sur la rumeur. Après un « oubli » de plusieurs semaines, suite notamment à la diffusion par la télévision nationale d’image de Bouteflika malade, certains médias ont trop vite annoncé le retour du président au pays.
Alors que les Algériens sont habitués à des canulars venus de certains journaux à tendance plutôt « jaune », la fausse-info de ce début de Ramadhan émane de l’agence Reuters, pourtant réputée pour être crédible. Vite, des journaux français (seule source des Algériens pendant toute la durée de la présence de Bouteflika en France), ont pris le relais. Toutes les rédactions algéroises avaient attendu, le lundi 9 juillet, de voir Bouteflika débarquer à Alger. C’était une autre nuit de doute qui s’ajoutait à celle de la surveillance du Croissant lunaire pour l’arrivée de Ramadhan. Finalement, ni l’un ni l’autre ne sont venus ce jour-là. Sauf que le mois de Ramadhan a été observé le lendemain. Pas l’avion qui devait transporter le chef de l’Etat.
Les journaux proches du pouvoir et leurs chaines de télévisions, qui ont l’habitude de s’attaquer à toute information qui vient de Paris, ont vite changé de langage. Ils ont repris en boucle les informations du Figaro et Le Monde.
Le lendemain de cette annonce, les mêmes journaux ont attribué au chef de l’Etat un agenda. Un journal est allé même jusqu’à créer une rencontre entre Bouteflika et ses ministres : « Bouteflika va organiser une séance d’audition collective de ses ministres ». Le journaliste a juste oublié de dire que cela s’appelle un Conseil des ministres ! Mais entre ratages sémantiques et réalité, il y a tout de même un fossé. Car, dans tous les cas, Abdelaziz Bouteflika n’est pas rentré. Et personne ne sait exactement quand est-ce que cela se fera ! Même si, un site internet vient de nous apprendre que « Bouteflika a reprise l’usage de la parole ». Mais qui croire ? Le mieux serait, peut-être, d’attendre de nouvelles images de l’ENTV. Même si, comme celles du 12 juin dernier, ces images risquent d’être édulcorées.
Essaïd Wakli