Une candidate des islamistes du MSP suscite la polémique/ Une femme voilée intégralement au parlement ?

Redaction

Elle s’appelle Betou Djamila. A Chlef, cette femme portant l’adjar, un voile traditionnel qui cache presque intégralement son visage,  suscite une vive polémique. Candidate du parti islamiste le MSP pour les élections législatives du 4 mai prochain, elle a attiré l’attention des internautes qui s’interrogent sur la légitimité de sa démarche politique. 

Peut-on élire une députée qui cache intégralement son visage ? Une femme qui voile son identité peut-elle représenter les Algériens au parlement ? Les internautes se déchirent autour de ces deux questions depuis que le MPS a dévoilé sa liste de candidats à l’élection législative dans la wilaya de Chlef. En plus, le port du voile intégral est au coeur d’une problématique juridique très compliquée en Algérie.

En effet, dans plusieurs corps constitués à l’image de la Police, la gendarmerie nationale, les douanes ou même la Protection Civile, le voile intégral ou traditionnel est totalement banni d’après le règlement intérieur. Ceci dit, officiellement, dans les rues, l’espace public ou au sein des universités, aucune loi n’interdit aux femmes de cacher leurs visages. Mais un vide juridique semble subsister au niveau de la Loi Organique électorale puisqu’elle n’interdit pas clairement à une candidate de se vêtir d’un voile intégral.

Néanmoins, en 2007, lors des élections locales, le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales avait annoncé une décision visant à interdire les femmes qui portent le voile du visage dit aussi Nikab d’accomplir leur devoir électoral, pour écarter tout dépassement ou fraude. Cette directive avait insisté sur la nécessité de vérifier l’identité de la votante en se référant à la photo sur sa pièce d’identité.

Aujourd’hui, peut-on permettre à une députée intégralement voilée de représenter ses électeurs au sein du Parlement, l’une des institutions les plus stratégiques du pays ? La candidature de Djamila Bettou du MSP déclenche un débat très délicat qui risque de créer un véritable clivage idéologique dans les jours à venir.