Censure/ Une conférence de Kamel Daoud à Bouzeguène interdite par les autorités

Redaction

Une conférence que devrait donner Kamel Daoud, samedi 18 mars, au centre culturel de Bouzeguène (Tizi-Ouzou) a finalement été annulée. Le motif ? Aucun. L’administration, qui a donné son accord dans un premier temps, a fini par refuser d’accorder son quitus à une conférence qui n’a, pourtant, comme seul thème le dernier livre de l’écrivain.

Selon des membres de l’association Tiouinine (les sources) qui organise des conférences littéraires de puis plusieurs années, le P/APC de la localité a donné son accord. Mais la daïra et les services de la wilaya ont tergiversé avant de demander aux organisateurs de changer de lieu. Les membres de l’association optent pour la maison de jeunes. Le maire accepte, mais pas la daïra qui ne présente aucun motif.

En même moment, un jeune auteur, répondant au nom de Karim Akouche, aurait été poussé de quitter le territoire national suite à des menaces qu’il aurait reçues. « Je suis dans l’avion. Je quitte l’Algérie en urgence. Direction : Paris. J’improvise ce texte. Des menaces sérieuses, sur mon intégrité physique, pèsent sur moi. Tout cela à cause de mon roman : La Religion de ma mère », écrit-il sur sa page Facebook. Avant cela, une séance de vente-dédicace de l’écrivain a été annulée au centre-ville de Tizi-Ouzou sans aucune explication.

Cela rappelle étrangement l’interdiction, il y a deux semaines, d’une conférence que devait animer l’écrivain Younès Adli à Aokas. D’autres cas similaires sont rapportés et sur les réseaux sociaux des militants indiquent qu’une autre conférence que devra animer Loubna Benhaïmi à Aokas est également annulée sur demande de la conférencière qui aurait reçu des menaces. A qui le tour ?

Essaïd Wakli