Gênée par la polémique sur les migrants, l’Algérie a réagi par le biais du ministère des Affaires Etrangères. Et le département de Ramtane Lamamra a justifié la reconduite aux frontières par les troubles dont ils sont rendus coupables ces migrants. Le département des Affaires Etrangères évoque des « troubles à l’ordre public ».
Face à de tels comportements, « les forces de l’ordre ont fait preuve d’un professionnalisme et d’un sang-froid exemplaires qui ont permis de contenir les conséquences des incidents, minimes mais regrettables, survenus lors de l’opération de rapatriement», a relevé le ministère dans un communiqué rendu public ce mardi. « L’Algérie, qui a toujours partagé les préoccupations des pays voisins et amis, continue, malgré une conjoncture économique peu favorable, de consentir des efforts considérables en termes de prise en charge de nombreux migrants qui bénéficient, au même titre que les citoyens algériens, de l’accès gratuit aux services de santé et d’éducation », a encore noté la même source.
Face aux écrits de la presse étrangère, le ministère des Affaires étrangères évoque « un déferlement d’accusations fantaisistes ». « L’Algérie ne peut en aucune façon être atteinte par le déferlement d’accusations fantaisistes et par des fuites en avant alimentant des exercices outranciers d’exploitation politicienne des conditions difficiles que connaissent toutes les personnes arrachées à leurs cadres de vie dans leur propre pays », conclut le communiqué.
De son coté, Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet de la présidence de la République, estime que l’Algérie « est en droit » de prendre les mesures nécessaires pour la gestion de l’émigration. « J’imagine que vous concevez à l’Etat algérien le droit de prendre quelques mesures envers des ressortissants africains en situation irrégulière. Il y a eu des rapatriements, des opérations qui ne sont jamais aisées ni heureuses », a précisé M. Ouyahia lors d’une conférence de presse au lendemain de la 2ème session du Conseil national du RND. « (…) quand il y a une explosion de violence comme cela s’est passé à Dely Brahim (Alger) entre des jeunes de ce quartier et des Africains, les autorités algériennes sont en droit de prendre certaines mesures », a-t-il encore insisté.
C’est la première fois que les autorités algériennes réagissent aux accusations de maltraitance sur les migrants africains.
Essaïd Wakli