Cheikh Boudjemâa Ayadi, l’homme qui voulait assassiner Boumédiène et Bouteflika

Redaction

L’activité terroriste des islamistes radicaux n’a pas commencé avec l’apparition du FIS. La période des années 1970 n’a pas livré tous ses secrets. Les biographes de Mahfoud Nahnah, le fondateur et leader historique du Mouvement pour la Société pour la Paix (MSP), l’ex-Hamas, non plus.

Lundi, le Cheikh Boudjemâa Ayadi, l’une des figures du mouvement islamiste en Algérie, a révélé dans un entretien accordé au quotidien arabophone Echourouk que lui et Mahfoud Nahnah préparaient un plan pour assassiner le défunt président Houari Boumédiène et l’actuel chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des affaires étrangères. « J’ai fait des repérages, avec des frères d’El-Madania, pour des endroits afin d’éliminer les personnalités dont la disparition nous semblait être utile pour la société (…) », a-t-il révélé. D’autre part, le «cheikh», autodidacte et ne maîtrisant même pas la totalité du Coran selon les termes mêmes de la biographie fournie par le journal Echourouk, a expliqué que lui et son groupe «guettaient particulièrement les va-et-vient du président Houari Boumédiène et de son ministre des Affaires Etrangères, l’actuel président Abdelaziz Bouteflika». Ce plan «établi avec Mahfoud Nahnah», était motivé par «ce que nous avons constaté comme un recul de l’Islam à cette époque-là (…)». Le personnage explique même avoir préparé un plan. « Je prévoyais de lancer une voiture minée d’un talus ou d’utiliser une ceinture d’explosifs» pour attaquer le convoi du président Houari Boumédiène.

L’homme avoue aujourd’hui que son plan diabolique n’a été stoppé que grâce au conseil d’un certain «cheikh Soltani» qui lui aurait déconseillé de commettre son forfait. Le «cheikh» semble regretter à présent son plan d’assassinat. Mais il estime, encore aujourd’hui, que Houari Boumédiène n’avait pas fait assez pour l’Islam. Plus que cela, le cheikh révèle qu’il avait fait partie du groupe qui, en compagnie de Mahfoud Nahnah, sciait les poteaux téléphoniques pour «protester» contre le régime de l’époque. Ces nouvelles déclarations ouvrent, enfin, un nouveau chapitre sur cette période trouble, mais toujours méconnue, de l’histoire de notre pays.

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