Collectivités : La population de Barbacha veut « défendre la souveraineté populaire »

Redaction

Deux mois après les élections locales, la population de la commune de Barbacha, dans la wilaya de Béjaïa, ne décolère pas. Des citoyens de cette commune bloquent l’installation de l’Assemblée populaire communale estimant que la coalition qui la gère « illégitime et contre-nature ». Ils viennent de rendre publique une lettre ouverte pour défendre leur choix.

Au lendemain des élections locales, les urnes ont fait sortir la liste du PST (Parti socialiste des travailleurs) vainqueur avec 6 sièges. Son maire-candidat, Mohand-Sadek Akrour, ne peut constituer d’assemblée n’ayant pas les 35% des suffrages exigés. Une coalition constituée du RCD, FFS et FLN prend alors les commandes de cette commune rurale connue pour ses figues et ses salines. Les citoyens, y compris des militants des partis qui gèrent la marie, refusent. « L’APC doit être gérée par ceux qui ont obtenu la majorité des voix », disent-ils. Mais l’administration refuse et applique une circulaire (dénoncée même par le FLN) qui donne droit à toute alliance de constituer une APC. Les citoyens proposent une solution de rechange : la démission des élus et l’organisation d’un nouveau scrutin. Peine perdue.

Le bras de fer entre la population et l’administration s’aggrave. En plus de la fermeture de l’APC et de la daïra, les citoyens de la commune de Barbacha ont organisé un rassemblement devant le siège de la wilaya. En vain.

Le 22 janvier en cours, le tribunal de Béjaïa a rendu son verdict : il a refusé « dans le fond » la plainte du PST. En réponse, les citoyens viennent de rendre publique une lettre ouverte adressée au président de la République et au Premier ministre. « La raison de l’Etat c’est aussi l’écoute et le respect de la volonté populaire. Il faut juste conjuguer avec la réalité et la sincérité du peuple : le maintien dudit chef de Daïra et de BEN MEDDOUR Mohamed (dit Mahmoud) du RCD et de son alliance (avec le FLN et le FFS) comme P/APC de Barbacha peut mener à l’irréparable », écrivent-ils.

Jusqu’où peuvent-ils aller ? Les citoyens de Barbacha ne disent pas ce qu’ils comptent faire. Mais tout semble croire qu’ils ne comptent pas lâcher prise. Ils veulent défendre « la souveraineté populaire » jusqu’au bout.

Essaïd Wakli

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