Communication de crise : François Hollande, la première source d’information des Algériens

Redaction

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Maladroits, absents et potentiellement inaudibles : tout au long de la crise générée par la prise d’otage puis l’exécution du Français Hervé Gourdel, les responsables algériens et les médias publics n’ont pris aucune position, ni fait de déclarations. Pis, plusieurs heures après la mise en ligne de la vidéo montrant l’exécution du touriste français, aucune information n’est venue du coté algérien. Il aura fallu que le Président français fasse un discours pour confirmer la décapitation tragique de l’otage français. C’est donc François Hollande qui a informé les Algériens sur ce qui s’est passé dans leur propre pays. Quand aux médias publics, ils sont restés étrangement silencieux malgré l’émotion suscitée par un acte aussi barbare.

Il est vrai que la vie de Hervé Gourdel ne vaut pas plus que la vie d’un autre algérien tué par des terroristes. En cela, les autorités algériennes nous ont habitués au mépris qu’exprime surtout le silence face à des actes de barbarie. Mais face à une telle tragédie, les autorités de notre pays restent une nouvelle fois silencieuses. Un silence aggravé par une absence chronique d’un chef de l’Etat malade et complètement aphone.

A ce mépris des autorités, qui laissent ainsi la palme de la communication aux Français, s’ajoute celui de l’amateurisme des médias publics. Ces derniers sont restés muets des heures durant après la publication de l’information de l’assassinat du touriste français.

L’Algérie est habituée aux forfaitures. Des années durant, des dizaines d’Algériens sont tués dans le silence le plus total. « On ne peut tout de même pas s’amuser à condamner à chaque fois qu’il y a un attentat », avait répondu un responsable, interrogé sur la question. Et c’est ce silence là qui tue, parfois plus que les balles !

 

Essaïd Wakli