Dans son entreprise d’intimidation des journalistes indépendants, Hamid Grine ne recule devant rien. Après avoir refusé le renouvellement de l’accréditation au journaliste Boualem Goumrassa, correspondant du journal Echark el Awsat en Algérie, le ministre de la Communication récidive, ce jeudi, en appelant «les correspondants» des médias étrangers à respecter « l’éthique ».
Selon l’APS, Hamid Grine estime que « l’Etat algérien avait le droit de ne pas renouveler l’accréditation des correspondants des chaînes et des journaux étrangers qui insultent, diffament ou usent de violence verbale ou écrite », ajoutant que « les correspondants étrangers doivent respecter les règles ».
Il a même promis que son département allait rendre public, jeudi après-midi, un communiqué dans lequel « il rappelle les correspondants des chaînes et des journaux étrangers en Algérie à la nécessité de respecter les lois algériennes et l’éthique de la profession et d’éviter l’insulte, la violence et la diffamation, faute de quoi ils se verront retirer leurs accréditations».
C’est donc une nouvelle étape dans le chantage qu’exerce le pouvoir algérien contre les journalistes. Car, il faut bien le reppaler, Boualem Goumrassa (qui écrit dans El khabar sous le pseudonyme de Hamid Yas) est connu pour ses écrits hostiles au pouvoir et à Abdelaziz Bouteflika. Mais en dehors de Hamid Grine, personne n’a lu la moindre insulte de ce journaliste, qui a même été gratifié, il y a quelques années, du titre du meilleur journaliste. Une récompense que décerne le… ministère de la Communication !
Dans une lettre de dénonciation, Boualem Goumrassa révèle que les responsables du ministère de la Communication avaient refusé de lui renouveler son accréditation arguant qu’il a « insulté » des personnalités. Une accusation que le journaliste récuse.
Essaïd Wakli