Pour la première fois depuis son départ du gouvernement, Amar Benyounès s’explique. Lors de l’ouverture de l’université d’été de son parti, vendredi à Tichy (Béjaïa), le président du mouvement populaire algérien (MPA) a laissé entendre que son départ du gouvernement est dû à « une compétition » personnelle entre membres de l’exécutif. « Dans chaque gouvernement, il y a des sensibilités, des conflits personnels ou autour de certaines ambitions, dans certains objectifs et des conflits politiques », a-t-il dit selon les propos rapportés par des médias. L’homme fait sans doute allusion à son conflit avec le premier ministre, Abdelmalek Sellal. Un « duel » qui a poussé l’ancien ministre en dehors du gouvernement. « J’ai été nommé sur un coup de fil et j’ai été écarté sur un autre », a confié sans aucune gêne Amara Benyounès pour signifier qu’il a été victime des pressions politiques exercées sur le gouvernement.
Malgré cela, Amara Benyounès n’a rien renié de son engagement avec le chef de l’Etat. « Je voudrais insister sur une chose : le soutien total et sans condition au président de la République. Nous l’avions soutenu avant notre entrée au gouvernement, pendant et nous le soutiendrons après ! », a-t-il clamé devant des dizaines de militants de son parti.
Dans le lot de ses déclarations, Amara Benyounès fait une révélation sur ses intentions lors qu’il était ministre du Commerce. Il indique ainsi qu’il avait l’intention d’interdire le registre de commerce des importations aux étrangers. « Il faut que le commerce extérieur soit monopolisé par les Algériens ! La loi algérienne interdit de transférer l’argent du commerce extérieur à l’étranger. Il est où cet argent ? S’il était donné au croissant rouge, on l’aurait su ! Et bien dans cette loi, nous avons exclu les étrangers de ces licences ! », a-t-il dit. L’ancien ministre explique cette mesure par la nécessité de rationaliser les devises. Il a indiqué vouloir appliquer la réciprocité, puisque, selon lui, d’autres pays n’accordent pas de registres de commerce aux Algériens. « Pourquoi les Algériens n’ont pas le droit de créer un registre de commerce dans certains pays étrangers et les ressortissants de ces pays ont le droit de vendre et d’acheter en Algérie et de faire des fortunes ? », s’est-il enfin interrogé.
E. Wakli