A une année des élections présidentielles, la révision de la Constitution ressemble plutôt à une arlésienne. Aucune information, aucune ébauche de texte ni une orientation n’a été fournie pour éclairer l’opinion publique quand au contenu de la prochaine loi fondamentale. Pis encore, il n’y a absolument aucun débat organisé à cet effet.
Le Premier ministre, Andelmalek Sellal a rajouté à cette confusion dans une déclaration faite hier à l’ouverture de la session d’automne du parlement. Il a affirmé que la révision de la Constitution «aura lieu dans les tous prochains mois». Mais il ne sait ni où ni quand cette révision va se faire. Sellal a beau expliqué que les chefs des partis politiques présents au parlement ont été consultés, il n’en demeure pas moins, selon les informations recueillies auprès de certaines formations politiques, que les rencontres organisées par le premier ministre ont été tout simplement formelles. Abdelmalek Sellal ne s’est engagé sur rien et il n’a fait qu’écouter ses interlocuteurs.
Pour ce ce qui est du fond, Sellal a juste rappelé que si « la révision touche l’équilibre des pouvoirs », l’amendement se fera par voie référendaire. Autant dire que le premier ministre a défoncé une porte ouverte. Pendant ce temps, le maître de l’ouvrage lui-même, à savoir le Président de la République, est aphone. Il n’a encore rien dit à ce sujet.
Essaïd Wakli