Corruption : 65 députés de l’APN réclament un débat général

Redaction

Affaires politico-financières et scandales de corruption en série. Les députés de l’Assemblée populaire nationale manifestent leur volonté de changement. Ils ont été 65 à signer une lettre adressée mardi au président de l’APN afin d’ouvrir un débat général sur ce phénomène qui ronge l’Algérie.

La lettre réclamant l’ouverture d’un débat sur la corruption a été déposée mardi 25 juin. Adressée au président de l’Assemblée, elle a été signée par 65 députés provenant de 26 partis différents. L’initiative est venue du député Lakhdar Benkhalef, issu du FJD, le Front pour la justice et le développement.

Cette doléance s’est faite à la suite d’une réponse à une question orale par le ministre de l’Energie et des mines qui n’a pas convaincu les députés présents. Jeudi 20 juin Youcef Yousfi a en effet répondu à une question liée à la lutte contre la corruption. Datée du 30 avril, elle avait été posée par le député Lakhdar Benkhalef, celui-là même qui est à l’initiative de la correspondance envoyée au président de l’APN. «Il [le ministre] a parlé des généralités sans aborder les mesures prises par le ministère à l’encontre des personnes soupçonnées de corruption afin qu’elles n’influent pas sur le cours des enquêtes et échappent aux sanctions», peut-on lire dans la lettre approuvée par 65 signataires. Les personnes auxquelles les députés font ici allusion sont particulièrement celles impliquées dans des contrats entre compagnies nationales et étrangères obtenues grâce à des pots de vin.

«Si le bureau de l’Assemblée, avec la bénédiction du gouvernement, refuse l’ouverture d’un débat sur la corruption, il assumera sa responsabilité devant le peuple. Ce refus compliquera davantage la crise de confiance qui oppose l’Etat et la société», notent les députés qui anticipent déjà un risque de refus. Il faut savoir qu’une telle demande avait déjà été formulée en 2010 par le RCD, à l’époque du premier scandale de Sonatrach. Le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie avait interpellé Ahmed Ouyahia, le Premier ministre de l’époque. Néanmoins, cette requête d’un débat général sur la corruption n’avait pas été massivement soutenue par les autres partis politiques et  le gouvernement n’y avait pas donné suite.

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