Les décideurs algériens sont finalement conscients que la corruption est un véritable danger pour la survie de l’Algérie.
C’est Brahim Bouzeboudjen, le président de l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), une institution officielle mise sur pieds en application de la loi n° 06-01 du 20 février 2006, qui l’affirme. A cet effet, celui-ci a estimé, dans des déclarations faites aujourd’hui à l’occasion d’une journée d’études sur la prévention et la lutte contre la corruption dédiée aux inspecteurs généraux des ministères et des grands services de l’Etat et reprise par l’APS, que «l’affaiblissement de l’administration par la corruption constitue une source d’iniquité et une atteinte à la sécurité publique, et que le combat contre ce phénomène est un combat pour la survie de l’Etat et la préservation de son intégrité et celle des droits du citoyen».
Tentant d’expliquer les origines de la prolifération du phénomène de la corruption en Algérie, Bouzeboudjen dira que «si l’acte de corruption implique la responsabilité première de l’agent public qui en est l’auteur, il n’en reste pas moins que sa réalisation n’aurait probablement pas été rendue possible sans les dysfonctionnements dans l’organisation, dans les processus de prise de décision et dans le contrôle hiérarchique prévalant dans nos administrations». Pour lui, «toute stratégie pertinente de prévention contre la corruption doit relever des disciplines inhérentes à la bonne gouvernance, et procède de ce fait de l’attention particulière qu’il s’agit d’accorder aux procédures de contrôle interne, à leur validité et à toute mesure permettant de promouvoir la transparence et l’intégrité». En d’autres termes, sans bonne gouvernance, toute tentative de lutter contre ce phénomène serait vaine.
Elyas Nour