Suite au décès de trois citoyens mozabites par asphyxie au gaz lacrymogène, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) réagit. Dans un communiqué rendu public ce dimanche 11 janvier 2015, le parti de Mohcine Belabbas dénonce « une banalisation du crime dans notre pays ».
« Trois nouvelles victimes viennent s’ajouter à la liste macabre ouverte depuis plus d’une année à Ghardaïa. Elles ont perdu la vie à la suite de l’intervention musclée de la gendarmerie dans un quartier mozabite de la ville. L’interdiction aux secours d’accéder rapidement sur les lieux a eu raison de ces septuagénaires décédés par asphyxie à cause de l’arrosage en règle de ce quartier par des gaz lacrymogènes », s’indigne d’emblée le RCD, qui « présente ses condoléances aux familles des victimes et condamne cette énième atteinte à la vie humaine. »
Le RCD endosse ainsi la responsabilité au gouvernement dont « le recours récurrent à l’utilisation de la force publique dans le traitement des conflits sociaux » reflète son « incapacité à trouver des solutions aux problèmes des citoyens. » Il en veut pour preuve « la mobilisation et la contestation des populations du sud » qui « sont d’abord le résultat des promesses non tenues et de conditions de vie loin de la norme nationale. »
En faisant le lien entre les événements meurtriers de Ghardaïa qui durent maintenant depuis plus d’une année et les manifestations anti-gaz de schiste ayant lieu depuis une dizaine de jours à In Salah, Tamanrasset, Ouargla et autres régions limitrophes, le RCD estime que les populations du Sud « souffrent de la marginalisation et de l’exclusion ». « C’est la conséquence d’une politique d’un pouvoir hors du temps et piégé par une logique clanique qui dénie la souveraineté à son peuple », lit-on dans le communiqué.
Les rédacteurs du document relèvent que « l’indifférence officiellement affichée sur les meurtres de citoyens algériens contraste avec la décision du gouvernement d’envoyer un représentant pour parader dans les rues de Paris pour s’associer à la dénonciation des attentats terroristes barbares qui ont endeuillé le peuple français. » Le RCD conclut son communiqué en rappelant « qu’à ce jour aucune suite judiciaire n’a été donnée aux meurtres commis sur des citoyens algériens durant les nombreuses manifestations de rue qui continuent de secouer différentes localités du pays. »