Décryptage/Qui sont les kamikazes des attentats de Paris ?

Redaction

Pour l’heure, cinq des kamikazes qui ont perpétré  vendredi les barbares attaques à Paris ont été identifiés.  Les enquêteurs français tentent de comprendre le scénario de ses multiples attaques qui ont ensanglanté la capitale française. Mais qui sont ces terroristes responsables des attentats de Paris ? Quel est leur parcours ? Et quel a été le rôle de chacun d’entre eux ? Eléments de réponses avec cette synthèse très détaillée : 

Brahim Abdeslam, 31 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, s’est fait exploser seul dans unrestaurant boulevard Voltaire, blessant grièvement une personne. Né en juillet 1984, il fait partie d’une fratrie dans le viseur des enquêteurs. L’un de ses frères, Mohamed Abdeslam, avait été interpellé samedi à Molenbeek, une commune d  l’agglomération bruxelloise mise en cause pour être un vivier de jihadistes, mais il a été relâché lundi en début d’après-midi « sans la moindre inculpation, ce qui veut dire qu’il n’y a pas le moindre indice contre lui », a précisé son avocate, Me Nathalie Gallant.

>Les services antiterroristes sont sans nouvelle du troisième frère, Salah Abdeslam, qui pourrait être le « 8e homme » des attentats. La justice belge a émis un mandat d’arrêt international tandis que la police française a lancé un appel à témoins, photo à l’appui, à l’encontre de cet « individu dangereux », qui a loué la Polo noire immatriculée en Belgique, retrouvée garée devant le Bataclan.

Son frère Brahim a de son côté loué la Seat noire, également immatriculée en Belgique. C’est au volant de cette voiture que les terroristes ont attaqué les bars et les restaurants du Xe et XIe arrondissement. Retrouvée dans la nuit de samedi à dimanche à Montreuil, près de Paris, la police a trouvé à l’intérieur trois fusils d’assaut kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq pleins.

Au Bataclan

> Trois hommes porteurs d’armes de guerre surgissent d’une Polo noire et font un carnage dans cette salle de spectacle parisienne en plein concert du groupe de rock Eagles of Death Metal. Ils sont morts au moment de l’assaut policier après l’explosion de leur ceinture piégée.

>Identifié par l’empreinte de son doigt sectionné, Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, est l’un d’eux : un délinquant français, né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes, dans l’Essonne, en banlieue parisienne, condamné huit fois entre 2004 et 2010 mais jamais incarcéré.Fiché pour radicalisation depuis 2010, il n’a pour autant « jamais été impliqué » dans un dossier judiciaire terroriste. Mais selon un responsable turc, la police turque avait « informé la police française deux fois, en décembre 2014 et juin 2015 » au sujet de cet homme, sans toutefois jamais avoir « de retour de la France sur cette question ». Issu d’une fratrie de six enfants, le jihadiste, père d’une petite fille, n’entretenait plus aucune relation avec ses proches. Il fréquentait la mosquée de Lucé, près de Chartres, en Eure-et-Loir, mais le président du lieu de culte, Abdallah Benali, a assuré qu’il ne le « connaissait pas ».

> Un autre kamikaze mort au Bataclan est Samy Amimour, 28 ans, né à Paris et vivant à Drancy, en Seine-Saint-Denis, où il a été chauffeur de bus. Dans les radars des services français, il avait été mis en examen le 19 octobre 2012 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste « après un projet de départ avorté vers le Yémen ». Après avoir « violé son contrôle judiciaire à l’automne 2013 », « un mandat d’arrêt international était délivré contre lui ».  C’est à cette date que Samy Amimour, décrit par sa famille comme un jeune gentil et timide dans son enfance, est parti en Syrie où il se trouvait encore à l’été 2014. Sa famille a expliqué à l’AFP que ses espoirs de le voir rentrer s’étaient récemment encore amenuisés, Samy s’étant marié sur place.

 Le 3e homme n’est pas encore identifié.

Selon le récit de témoins de la scène d’horreur, les trois kamikazes « étaient habillés normalement, jean, baskets ». « L’un avait l’air d’un jeune type, une petite barbe de trois jours. L’autre était rasé de près, portait des petites lunettes et une sorte de béret jaune », selon un témoin, Loïc Wiels. Les assaillants parlaient tantôt en arabe, tantôt en français, a remarqué un autre témoin.

Des policiers de leur côté ont repéré, dans ce trio, un duo singulier : un grand type d’une vingtaine d’années, droit, impassible et froid, habillé d’un sweat à capuche foncé, et un autre plus âgé, plus corpulent, et beaucoup plus nerveux.

 Au Stade de France

Deux des trois kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du stade ont été identifiés :

> Bilal Hadfi, 20 ans, de nationalité française mais résidant en Belgique, et un deuxième près duquel a été retrouvé un passeport syrien au nom d’Ahmad Al Mohammad, 25 ans, né à Idlib en Syrie. Ce dernier assaillant avait été contrôlé en Grèce en octobre, selon ses empreintes.

> Ahmad Al Mohammad, dont l’authenticité du passeport « reste à vérifier » selon la justice, est inconnu des services de l’antiterrorisme français.

En Syrie

De plus en plus, les soupçons se tournent vers Abdelhamid Abaaoud qui pourrait être la tête pensante, le cerveau des attentats. Belge d’origine marocaine de 27 ans, il est une figure de l’Etat islamique (EI) qui serait à l’origine de plusieurs attentats ou projets en Europe, a dit une source proche du dossier.

Source : AFP et LCI