Pour le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf, le secteur de la santé en Algérie se porte bien et le scandale de la maternité de Constantine, qui a éclaboussé le secteur de la santé publique, en juillet dernier, n’est qu’un cas isolé «qu’il ne faut absolument pas généraliser».
Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, n’a pas dissimulé son mécontentement hier, quant aux accusations voulant « ternir », selon lui, l’image du secteur de la santé en Algérie. « Le cas de la maternité de Constantine, qui a été révélé dans un reportage réalisé par la chaine de télévision algérienne, n’est qu’un cas isolé qui ne reflète en aucun cas l’état des autres hôpitaux publics en Algérie », a-t-il déclaré en marge de sa visite de travail et d’inspection, dans la wilaya de Borj Bou Arreridj.
Le ministre se fend d’une déclaration aussi triomphaliste qu’irréaliste : «personne ne peut ignorer les efforts déployés sur le terrain afin d’améliorer les prestations de santé au niveau du secteur public. Le cas de la maternité de Constantine est isolé. Nous avons pris les décisions radicales nécessaires. Cela ne reflète pas la réalité du secteur », a-t-il ajouté.
Face aux griefs de nombreux citoyens dans les grandes villes du pays quant à la qualité médiocre d’accueil et de prise en charge des malades dans les centres hospitaliers publics en Algérie, ne doit-on pas s’interroger si le ministre vit réellement en Algérie ?
Le directeur de la santé de la wilaya de Constantine ne serait jamais limogé et la maternité de Constantine n’aurait jamais été fermée, si le reportage n’a pas choqué les citoyens et créé le buzz sur les réseaux sociaux, au point d’être repris par la presse internationale.
Le ministre, au lieu de développer un discours conforme à la réalité, préfère éluder l’état «précaire» du secteur de la santé et parle de cas «isolé» et de tentatives visant à ternir l’image de la santé en Algérie. Le ministre qui a inspecté plusieurs services de santé dans la wilaya de Borj Bou Arreridj devrait peut-être se déplacer dans les zones enclavées du pays pour constater de visu la souffrance et le désarroi des citoyens.
Nourhane S.