Démographie/ La « bombe » qui menace l’avenir de l’Algérie

Redaction

Quelle est la plus grande menace qui risque de mettre en péril l’avenir de l’Algérie ? La succession difficile d’Abdelaziz Bouteflika ? Que nenni! C’est plutôt la «bombe démographique» qui menace sérieusement notre pays dans un futur proche, explique Roland Lombardi, consultant indépendant, analyste et  chercheur associé à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman d’Aix-Marseille Université (IREMAM).

«A mon avis, à la mort de Bouteflika, sauf surprise, la transition se fera en douceur. D’ailleurs, tout doit être déjà prévu et programmé, notamment par les trois hommes incontournables du régime : Saïd Bouteflika, le frère du président, le général Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major et le vice-ministre de la Défense et enfin, le général Tartag, le patron du DRS », décrypte cet expert dans un entretien accordé au média en ligne français Atlantico.

D’après Roland Lombardi, à long terme, l’avenir de l’Algérie est beaucoup plus menacé par  la «bombe démographique». Celle-ci pourrait avoir des conséquences dramatiques, prévient-il. «En 2014, il y a eu 1 million de naissance. En 2025, la population algérienne dépassera les 50 millions d’habitants et 70 % d’entre eux seront en âge de travailler. Qu’en sera-t-il alors de la rente pétrolière et de l’économie algérienne sans des réformes de fond si nécessaires ?», s’interroge le chercheur français qui prévient d’ores et déjà les autorités algériennes : «La demande (et la colère ?) sociale risque alors d’exploser».

«Et une Algérie déstabilisée serait catastrophique pour la région mais aussi pour la France. Comme dans les années 1990, il y aura inévitablement des répercussions sur notre territoire et surtout, nous risquons d’être alors confrontés au même scénario que nous connaissons actuellement avec les milliers de migrants qui traversent chaque jour la Méditerranée…mais puissance dix !», s’alarme Roland Lombardi qui appelle les autorités algériennes à s’inspirer des «militaires égyptiens», lesquels ont «compris qu’une refondation totale de leur système économique était primordiale».

Nourhane S.