Le Département d’Etat américain vient de rendre public son rapport sur la situation des droits de l’homme dans le monde pour l’année 2012. L’Algérie y est épinglée, notamment de la détention préventive mais surtout de la liberté de se réunir. En d’autres termes, les Américains ont critiqué l’interdiction qui frappe toujours les rassemblements publics.
Dans ce rapport de 32 pages, le Département d’Etat signale que même si la constitution algérienne garantit le droit de se rassembler, une interdiction est toujours en vigueur dans la wilaya d’Alger. Les Américains ont évoqué, à cet effet, les manifestations des gardes communaux réprimées par les services de sécurités. L’organisation de rassemblement public, à l’intérieur des salles, comme à l’extérieur est soumise à une autorisation.
Cette dernière, souligne le rapport, est délivrée souvent la veille du rendez-vous. Une manière comme une autre d’entraver sa tenue. Le Département d’Etat américain indique que des hôtels, «à Alger et dans d’autres grandes villes», refusent de signer des contrats de location de salles, pour des partis politiques, associations ou autres, sans cette fameuse autorisation.
L’autre problématique évoquée dans ce rapport est la détention préventive. Selon les rédacteurs du texte, celle-ci dépasse souvent les délais autorisés qui sont de 48 heures. Parallèlement à ça, il y a également des cas de détention «arbitraire». Ces derniers cas, comme ceux de Yacine Zaid et Abdelkader Kherba cités dans le rapport, sont liés avec l’interdiction de manifester. Le Département d’Etat a aussi évoqué les affaires de disparition, où il rappelle que les autorités n’ont pas réagi aux requêtes de la Commission des droits de l’homme de l’ONU, notamment pour le cas de Brahim Aouabdia, ou de la liberté de la presse. Concernant ce dernier point, le rapport signale que si les partis politiques s’expriment librement dans la presse écrite notamment, il en demeure toujours, que les menaces de plaintes de diffamations planent sur les médias et les poussent souvent à l’autocensure. En dernier lieu, le département d’état est revenu sur les élections législatives de mai 2012. Il est rapporté que si globalement l’élection a eu lieu sans incidents, des «observateurs ont rapportés le faible taux de participation et le nombre élevé de bulletins nuls».
Elyas Nour